Contestant le nouveau statut qui régira désormais leur corps de fonctionnaires, statut auquel ils reprochent entre autres le fait de les amputer de leur fonction pédagogique et les primes qui vont avec et le fait de leur supprimer le droit à l’inscription sur la liste d’aptitude aux fonctions de conseiller d’éducation, des adjoints d’éducation de la wilaya de Béjaïa ont crié haut et fort leur indignation et réclament “ un salaire respectable”, organisé hier après-midi un grand sit-in dans la cour de la direction de l’Education.
Vers 13h30, ils étaient déjà quelques centaines à arriver des différents CEM et lycées de la wilaya, et se sont tassés devant la grille d’entrée de la DE avant de pénètrer calmement à l’intérieur pour éviter toute perturbation de la voie publique. Pas de banderoles déployées, pas de slogans séandés. Le collectif des adjoints d’éducation a juste distribué à la presse une copie d’une lettre ouverte au ministère de l’Education.
Les manifestants expliquent aux journalistes que dans les établissements scolaires leur travail consiste entre autre, comme leur nom ne l’indique pas d’ailleurs, non seulement à surveiller tous les mouvements des élèves lors des entrées des inter-classes et des sorties, mais aussi à venir en aide aux professeurs qui ont des difficultés à maîtriser leurs classes, à contrôler les absences des élèves et informer les parents de la régularité scolaire de leurs enfants, à établir toutes les statistiques y afférents et à tenir les divers registres où sont inscrits les élèves et les renseignements les concernant, le travail le plus fastidieux et le plus ingrat reste celui du calcul des moyennes trimestrielles des élèves. Et avec tout cela, concluent les manifestatants, le nouveau statut nous ampute de notre fonction pédagogique. Exerçant sous la responsabilité du conseiller d’éducation ou directement sous celle du chef d’établissement celui-ci, en contact direct et permanent avec les élèves et leurs parents, ils sont la cheville ouvrière dans l’instauration de la discipline dans les établissements. Leur rôle ne se limite pas à jouer au policier dans les CEM ou les lycées, il sont plutôt un véritable stéthoscope qui détecte mieux que quiconque les pulsations de l’établissement. Dans le temps, à l’époque où on les appelaient “pion” avant de devenir des surveillants d’externat ou d’internat, puis des adjoints d’éducation, c’est vrai qu’il ne faisaient pas de vieux os dans les établissements scolaires. Ils étaient généralement recrutés en tant que contractuels pour une ou deux années scolaires, le temps pour certains de refaire la bac ou de trouver un meilleur emploi. Ils ont commencé à se sédentariser-vers la fin des années 80, puis l’administration les recrutait en qualité de stagiaires et les titularisait dans ce corps. Ils gravissaient certes les échelons mais leur salaires, à leurs yeux, restaient tout de même faibles par rapport au temps passé dans l’établissement et leur dépense d’énergie. Et selon les protestataires, la tutelle au lieu de leur assurer une carrière digne et un salaire respectable semble au contraire perdre de vue le fait que parmi les adjoints d’éducation, il y a beaucoup de père de familles qui ont besoin de nourrir décemment leurs enfants.
B. Mouhoub