C’est en fin 2004, que l’Algérie a introduit un programme de réforme financière, touchant à la fois le marché financier, les banques, et les assurances « , a déclaré Karim Djoudi, ministre des Finances, dans un entretien accordé à un confrère.
Ce programme a, en premier lieu, fait le constat d’une situation, d’un certain nombre de contraintes et a tracé des objectifs soutenus par quelques actions à réaliser, a encore ajouté le ministre. Il s’agit, essentiellement, de la prise en charge de trois volets. La banque publique, en premier lieu, et ce, dans le cadre de gouvernance, de réorganisation de contrôle interne, de spécialisation et de partenariat à propos du CPA et de la BDL. Travailler, en second lieu, sur le marché du crédit et l’amélioration de la qualité des clients. Concernant le troisième volet, le programme de réforme revoit, également, le système de paiement pour remplacer celui manuel, qui manque de rapidité d’exécution, de traçabilité et de sécurité, a expliqué le premier argentier du pays. A propos du partenariat, qui permet de faire bénéficier les banques publiques d’un savoir-faire, de l’expertise et autres aspects de la modernité, et qui n’a pas connu de réussite dans notre pays, Karim Djoudi, a évoqué les deux cas d’échecs, celui du CPA qui a connu une suspension après avoir été lancé dans le processus d’ouverture de son capital, ainsi que celui de la BDL retenue pour les mêmes causes.
Ajoutant qu’il y a un certain nombre d’opérations de partenariat, et ce, par la création de filiales sur le capital investissement et le leasing. Par ailleurs, et concernant les crédits, le premier responsable du secteur des finances, a indiqué que les formes dominantes de la banque sont, plutôt, les crédits d’exploitation et les crédits d’investissements. Les banques publiques, en Algérie, ne font pas trop de crédits de consommation. En termes de garanties et de classement de créances, » nous avons à peu près des créances ou un encours de crédits des banques d’un peu plus de
2 000 milliards de dinars qui sont dans la sphère économique. Grossièrement, c’est réparti 50/50 entre les crédits d’investissement et les crédits d’exploitation « , a précisé le ministre.
Le taux des créances non performantes est estimé à 35%.
Le ministre des Finances a rappelé que l’année 2007 s’est terminée avec 3 216 milliards de dinars de recettes, la dette publique intérieure est réduite de 41% entre juin et décembre de la même année, cette dernière est passée de 1 780 DA à 1 050 DA. » L’objectif est d’arriver à 500 milliards DA en décembre 2008 « , a-t-il estimé. La dette publique externe, elle, est d’un peu moins de 900 millions de dollars, ajoute-t-il. Quant à la dette privée externe, elle est de moins de 4 milliards de dollars.
Lynda Louifi