Dur, dur d’être un artiste

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Si sous d’autres cieux plus cléments le métier d’artiste où cette vocation est reconnue, respectée et enviée, ce n’est pas le cas dans notre pays où les virtuoses en la matière ne sont pas fiers d’eux au vu des rudes conditions de vie qu’ils endurent à longueur d’année.A Bouira, et à l’instar d’autres wilayas d’Algérie, l’artiste se voit, peu à peu, marginalisé, car incompris dans une région où l’art est négligé. Souvent relégué aux rangs des utopistes et des farfelus, l’artiste est contraint, pour vivre pleinement sa passion, de s’exiler vers des destinations où l’art est honoré. Qu’ils soient chanteurs, poètes, sculpteurs, peintres ou autres, les artistes exerçant à Bouira sont sans cesse confrontés aux dures réalités socioéconomiques qui les empêchent de pratiquer totalement leur vocation. En l’absence d’espace telles les galeries d’art proprement réservées à l’exposition d’œuvres artistiques, les artistes et les amateurs d’art en général ne peuvent communier avec un public assoiffé. La semaine passée, une journée leur était dédiée, au Centre culturel islamique Mouloud Kacem Naït-Belkacem de Bouira. Ayant pour thème “Les arts plastiques”, cette journée organisée par la direction de la culture fut l’occasion pour quelques-uns d’entre eux de se retrouver et de discuter de leur avenir autour de rafraîchissements et de petits fours. Pour d’autres, n’ayant pas assisté à cette cérémonie, cette journée demeure une date purement symbolique. En effet, combien sont-ils ces anonymes qui exercent avec talent un art qui leur est propre ? Les différentes personnes exerçant les petits métiers du terroir peuvent également être considérées comme des artistes. Les tourneurs sur bois, les potiers, les vanniers et autres métiers artisanaux, dont on peut apercevoir les chefs-d’œuvre exposés dans les vitrines de boutiques cadeaux, sont autant de professions nobles vouées, à plus ou moins court terme, à une disparition certaine, si rien n’est mis en œuvre pour préserver leurs œuvres d’art, qui en plus de relever du patrimoine culturel local, offrent aux amateurs en la matière de fortes sensations. Des sensations qui se perdent dans les dédales de conjonctures économiques au détriment de l’art et de la culture, dont les lettres de noblesse tardent à être redorées.

Hafidh B.

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