Il était environ 10h30 ; le calme régnait au CHU Mustapha, devant une colère passive des grévistes, lesquels ont été obligés d’abandonner leurs malades, vu les conditions de travail déplorables, et qui se sont rassemblés à l’intérieur de l’enceinte de l’hôpital. On s’approchant des protestataires, un infirmier, diplômé d’état, avec 32 ans de service ; « Je suis à 200% avec la grève », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Je crois que les problème des Algériens sont semblables; “ La question des salaires est la plus importante, j’ai 32 ans de services et mon salaire ne dépasse pas les 24 000DA avec un salaire de base estimé à 9 400DA. Je ne vois franchement aucune différence entre la nouvelle grille des salaires et l’ancienne, sans oublier la charge du travail” se plaint-il. Notre interlocuteur affirme; « nous somme comme des esclaves, car nous arrivons parfois à travailler 12 heures par jour et d’autres équipes arrivent même à assurer 24 heures de labeur », a-t-il poursuivi. Dans la foule, on s’est dirigés vers une dame ayant presque 21 ans de service, en fonction de secrétaire médicale diplômée d’Etat. Cette dernière à déploré leurs conditions de travail qui « se dégrade de plus en plus », ajoutant ; « Nous n’avons pas de primes de panier ni celles de transport. Les primes de risques et les primes de Zone doivent être revues à la hausse ; les échelons n’ont pas été débloqués ; par exemple, moi j’étais classée, auparavant au 7e échelon, et je le suis jusqu’à maintenant ».
Par ailleurs, le service minimum est toujours assuré par leurs collègues qui portent pour leur part des graffitis où ils ont inscrit le mot « en grève » pour soutenir les grévistes.
Pour sa part, M. Ghachi Lounès, secrétaire général national des syndicats des paramédicaux, a tenu à expliquer en son siège les causes de leurs revendications. « Avant de soigner le malade, il faut bien soigner le paramédicale », a estimé, M. Ghachi Lounés, ajoutant : « Nous avons commencé nos revendications en 2007. Ces derniers consistent en l’annulation de l’application de la grille des salaires sur les bases des statuts de 1991, une formation universitaire LMD, une participation à l’élaboration du statut particulier, l’amélioration des conditions de travail, ainsi que l’exigence d’un salaire décent». Evoquant le statut particulier, M. Djerrah Ali, SG du Syndicat algérien des paramédicaux du CHU Mustapha, a indiqué que « le statut provisoire installé au mois de décembre 2007 ne porte pas sur ce que nous avons revendiqué ».
Par ailleurs, les paramédicaux sollicitent les autorités concernées de les intégrer dans le système LMD, selon M. Tourri Kamel, président de la commission à la collaboration des projets du statut. Ce dernier estime voir une Algérie avec un paramédicale digne et qualifié, doté d’une formation spécifique.
Lynda Louifi