Le week-end n’était pas de tout repos pour les formations politiques. Ainsi, à l’instar des partis de l’Alliance présidentielle, le parti de Louiza Hanoune a tenu sa première session ordinaire du Conseil national pour cette année. Lors de la réunion, les membres du Conseil national du PT se sont penchés sur certaines questions d’actualité. Louiza Hanoune, SG du parti, a estimé que la nouvelle grille des salaires « est sans effet compte tenu de la flambée des prix ».
Mme Hanoune a ajouté que cette grille, « qui n’a pu être appliquée jusqu’à présent, est dépassée compte tenu de la flambée des prix des produits alimentaires, des matériaux de construction et des autres produits de consommation ».
A ce propos, la première responsable du PT a mis en garde contre « l’accumulation des problèmes sociaux causés par la détérioration du pouvoir d’achat, de la hausse du taux de chômage et du licenciement des travailleurs après la fermeture de leurs entreprises », tout en relevant que la priorité actuelle demeure « l’assainissement et l’apaisement du climat social et la restauration de la confiance entre le peuple et l’Etat ». Par ailleurs, le parti trotskiste a estimé que la grève est « un droit constitutionnel prévu dans les conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT) ». En ajoutant que la dernière grève des paramédicaux est « un mouvement de protestation légitime ».
Au sujet de la révision de la Constitution, la SG du PT a estimé qu’il s’agit d’un droit constitutionnel et d’une démarche normale à laquelle le PT ne s’oppose pas, appelant à l’ouverture d’un débat national associant l’ensemble des parties.
D’autre part, elle a dénoncé « la manière dont sont menés les appels » à un troisième mandat du président de la République.
Et de s’interroger « pourquoi des voix ne s’étaient-elles pas élevées lorsque la Constitution fut amendée en 1996 en y introduisant un article limitant le nombre de mandats présidentiels à deux seulement pour un même candidat ? », avant de rappeler que « l’Algérie vivait à l’époque dans l’insécurité et que nul ne se souciait alors du nombre de mandats présidentiels ».
Au volet économique, la responsable du PT a affirmé que l’heure n’est pas à l’adhésion de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), rappelant sa « ferme opposition » à la privatisation des entreprises publiques.
Les élus du FLN en conclave à Blida
Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du Front de libération nationale, FLN, a réuni les élus de sa formation à jeudi dernier à Blida. Lors des travaux, les élus de l’ex-parti unique ont estimé que l’amendement du code communal et de wilaya est une “priorité”, eu égard “ à la nouvelle situation que vivent les collectivités locales”, indique un communiqué sanctionnant les travaux. Pour les élus du FLN, cet amendement a pour but de doter les collectivités locales d’un « cadre juridique approprié » qui leur permettrait de mener à bien leurs missions.
Les participants ont appelé, par ailleurs, le président de la République Abdelaziz Bouteflika à se porter candidat pour un troisième mandat, et appelé à la révision de la Constitution.
Abdelaziz Belkhadem, intervenant lors d’un point de presse en marge de la rencontre des élus du FLN, a indiqué que l’objectif attendu de cette conférence est la programmation d’une série de rencontres d’orientation au profit des élus en vue de permettre à ces derniers de mener à bien leur mission de dynamisation du développement local.
Congrès du MSP, la pomme de discorde
Le congrès de la formation islamiste du défunt Nahnah ne s’annonce pas, désormais, sous de bons auspices. Prévue initialement pour le 26 mars prochain, l’organisation du 4e congrès du MSP a été reportée d’un mois sans qu’une date précise ne soit fixée.
En effet, la guerre des clans et les luttes intestines ont pris le dessus sur les débats lors de la rencontre des cadres et élus tenue ce week-end à Alger. Le 4e congrès du Mouvement de la société pour la paix (MSP) prévu en avril prochain sera “décisif pour nombre de choix concernant les affaires du parti et du pays, a affirmé le président du parti” Bouguerra Soltani.
Lors de la rencontre, M. Soltani a défini trois missions principales dévolues au mouvement et à ses militants pendant et après le prochain congrès, expliquant, à ce titre, qu’il s’agit de s’en tenir aux programmes tracés tout en demeurant fidèle aux hommes, de préserver les acquis collectifs et faire le nécessaire en vue de parachever la réalisation des programmes et des projets. Abordant la question de l’amendement de la Constitution, sur laquelle le MSP ne s’est pas encore prononcé d’une manière claire, le leader du parti a estimé que « pareille entreprise doit s’inscrire dans le cadre de réformes globales qui permettraient un saut qualitatif vers l’avant la consolidation des libertés individuelles, outre la concrétisation effective du principe de l’égalité des chances pour toutes les franges de la société ». Pour sa part, le vice-président du parti, Abdelmadjid Menasra, a soutenu que le congrès doit « présenter une réelle opportunité de développement et de renouvellement et permettre à tout un chacun de saisir le sens de la fraternité, exposer son avis de façon constructive et à se transcender en vue de la rénovation des idées du mouvement ». Par cette déclaration, M. Menasra à mis mal à l’aise l’actuel président du parti, lequel est ciblé de toutes parts, notamment sur gestion, considérée chaotique par nombre de militants et de cadres du parti.
Abordant la situation au sein de la formation et pour ne pas creuser davantage l’écart entre les militants, Menasra a estimé qu’« il n’y a pas de parties antagonistes au sein du parti qui rassemble l’ensemble de ses militants autour de son projet », a-t-il soutenu, avant d’estimer que « si divergence il y a, cela dénote de la présence de forces vives au sein de notre formation ».
Et d’appeler les cadres et militants du parti à éviter tout dérapage lors du prochain congrès, avant de rappeler que les défis majeurs que le parti se doit de relever consistent principalement à conduire le train des réformes politiques et à accorder la priorité à la société.
Synthèse : Mohamed Mouloudj