» Mon père disait….  »

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Il voulait laisser un patrimoine oral pour cette nouvelle génération qui lui a été léguée par son défunt père. A travers cet ouvrage l’auteur invite le lecteur à connaître ses traditions, les proverbes berbères qu’utilisaient les ancêtres et qui commencent à rentrer dans la zone de l’oublie pour être remplacer par d’autres termes allogènes. Dans ce livre, chaque proverbe et chaque maxime recèlent des vertus morales. Kaci Hadjar n’est pas seulement écrivain : il est aussi un professeur de médecine. Actuellement, il est chef de service de gynéco-obstétrique. Il est né au pied du Djurdjura en 1939, à Aït Boumahdi (Aïn El Hammam. ex-commune mixte de Michelet, wilaya de Tizi-Ouzou).

Après l’école indigène puis celle des Pères blancs d’Aït Yenni, il rejoint son père en France, où il fréquente l’école des Jésuites et les grands et prestigieux lycées parisiens. En 1960, il rejoint les rangs de la Révolution armée dans les maquis de l’Oranie (wilaya 5). Après avoir combattu dans les rangs de l’A.L.N, où il côtoie de prestigieux figures Révolutionnaires, il est démobilisé après l’Indépendance (1963) pour réprendre aussitôt le chemin des écoliers : celui de la Faculté de médecine d’Alger. Il est actuellement Professeur à la Faculté de médecine d’Alger. Le professeur Kaci Hadjar est également l’auteur d’un recueil de poème intitulé  » Les joies et les peines (parue chez les éditions Grand-Alger livres en 2004) et d’un essai philosophique  » La machine infernale  » (paru au même éditions, en 2006).

Le défunt père de Kaci, Omar Hadjar, a inculqué à son fils dès son enfance les secrets de la sagesse et les vertus pour faire de lui un homme.  »

“Mon père ne cessait de rabâcher cette maxime imagée, qui lui était si chère, quand il voulait me livrer les secrets de la vie en me conseillant l’endurance qu’il fallait pour l’affronter dès mon jeune âge, à mon adolescence, à mes premiers pas au collège.

Pour l’adolescent de treize ans que j’étais, l’apprentissage quotidien fut rude, trop difficile pour que je fusse en mesure de prendre mon destin en main en l’absence du pilier et de l’âme d’un foyer, en l’occurrence ma mère… ! » Kaci Hadjar a su rendre compte d’une époque à jamais révolue. Le père ne fut pas instituteur mais un ouvrier comme on en trouvait tant dans les usines métropolitaines. Ce natif de Aït Boumahdi, à Aïn El Hammam, reste attaché aux mots bien sentis du paternel, auquel il a su rendre compte dans ce recueil de proverbes bien commentés. Comment peut-il s’en défaire ? lui qui a eu à vivre les privations de l’exil avec un père resté toujours attaché à ses racines. “Là-bas n’est pas loin pour lui”, semble toujours dire Omar Hadjar. De la même manière qu’il donnera naissance sans forceps à des enfants, il en fait de même pour les mots. Point n’est pour lui de se forcer. Du même village que cet autre professeur, Belkacem Aït Ouyahia, avec lequel il partage le respect du verbe, Hadjar ne se fait pas violence pour nous raconter son père. Coauteur attitré de ce beau livre sapiental, il fait accompagner ce livre de commentaires utiles et d’annotations de philologie berbère. Un éclectisme auquel on ne peut que souscrire caractérise ce livre écrit dans une langue que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître.

A travers ce recueil de proverbes berbères, il voulait hommager son père dont il garde toujours un profond sentiment, ainsi que le souvenir de la complicité sans faille qui les unissaient pendant leurs exil forcé en France.

Kafia Aït Allouache

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