La voix chaude de Matoub, toujours elle, se répandait agréablement à l’extérieur de la salle Errich. Djamel Cherfaoui, le délégué de Bouira s’improvise régisseur. Il veillait à ce que les candidats au bac ne soient pas agressés par le son que déversent les baffles géantes des archs. “Après l’épreuve du matin, nous remonterons le son”, promet le délégué aux jeunes citoyens venus commémorer le 4e anniversaire de la déferlante du 14 juin.Le hall de la salle Errich est investi de coupures de presse et autres documents sanctionnant les conclaves des archs. Les manchettes de la DDK y sont à l’honneur. Les quelques mètres carrés du hall résument le parcours du Mouvement citoyen, depuis la mort du jeune Germah Massinissa à Béni Douala. Cela ne suffisait sans doute pas, puisque des éléments de la Coordination des comités citoyens de la wilaya de Bouira ont animé une conférence pour retracer de vive voix et dans le détail “l’historique” de la dynamique citoyenne et souligner les conjonctures les plus sensibles ayant caractérisé le cheminement des archs. D. Yahiaoui, M. Bouchelkia et D. Abdeddou ont, tour à tour, ont expliqué aux citoyens venus les écouter où en sont les archs. Dans cet ordre d’idée, les trois intervenants se sont attelés à battre en brèche les arguments de leurs détracteurs, les accusant d’avoir bradé la plate-forme d’El Kseur. Cela dit, les délégués ont juré, en présence du père de Amiri Aïssa, première victime de Bouira, de ne pas trahir la mémoire des 126 martyrs et de ne pas lâcher le combat jusqu’à la satisfaction de la PFK. En signe de solidarité avec M. Benchicou, le directeur du Matin, les initiateurs de ce quatrième anniversaire de la marche historique ont offert une tribune aux correspondants de presse de la wilaya. Ces derniers, et tout en refusant le “statut informel” de super citoyen, ont rappelé en gros que devant la justice tous les citoyens sont égaux et que la mobilisation des citoyens pour la libération des détenus d’opinion équivaut à la mobilisation pour la liberté d’expression et donc la démocratie. Pour l’après-midi, les archs de Bouira ont invité une troupe théâtrale venue de Tizi Ouzou pour une représentation à la salle Errich. Est prévu aussi au programme de cette commémoration un récital poétique assuré par de jeunes poétesses de la région.
T. O. A.