Ceux que nous avons abordés avouent sacrifier ces quelques jours pour rattraper le retard accumulé durant ce trimestre, réduit à moins d’un mois de travail effectif.
En effet, aux grèves des élèves, ont succédé celles de leurs enseignants portant sur les revendications salariales.
Les compositions qui ont pris pas moins d’une semaine, suivies des corrections, ont vite fait de s’en mêler pour charcuter à leur tour un trimestre déjà bien court. Comme si cela ne suffisait pas, la neige et le verglas sont venus accentuer ce retard. Finalement, durant tout ce trimestre, les élèves étaient le plus souvent, dehors que sur les bancs de l’école, au grand dam des parents et surtout des enseignants, astreints à un programme chargé qu’il faut à tout prix terminer. “Le temps qui reste ne permettra pas de tout faire, sachant qu’on ne peut compter que sur les mois d’avril et la moitié de mai pour être prêts à l’examen. La deuxième quinzaine de mai, étant depuis toujours, la période des compositions et juin est généralement réservé aux examens”, souligne un PEM. Il est, en effet, difficile à un enseignant qui n’a pas réalisé la moitié du programme au premier trimestre, de combler son retard, avant les grandes vacances. Personne, en tous cas, ne peut se targuer d’arriver à l’examen sans encombre.
Conscients de la difficulté de leur tâche, les professeurs battent le rappel des élèves, non pas pour des cours de soutien tels que préconisé par les instructions, mais plutôt pour prolonger le trimestre. Ainsi, ils auront à cœur de dispenser le maximum de leçons afin d’avancer dans le programme et préparer les candidats au BEM ou au baccalauréat dans de bonnes conditions. Commentant les dispositions prises par la tutelle quant aux épreuves du bac “suivant les leçons faites”, un professeur avoue ne pas trop s’y fier “je préfère m’assurer que mes élèves ont assimilé le maximum de leçons plutôt que de compter sur une éventuelle dérogation”. Bien que volontaires, comme chaque année, les enseignants qui écourtent leurs vacances, cette année, seraient rémunérés, nous dit-on, suivant le nombre d’heures supplémentaires dispensées. Comme quoi, “tout travail mérite salaire”.
Nacer B.