Kidnappings, vols, agressions, hold-up

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Les Algériens, notamment ceux résidant en Kabylie, c’est un fait, sont convaincus qu’ils ne sont pas à l’abri d’un mauvais coup de sort, allusion aux méfaits du banditisme, traduit l’inquiétude et la pour des citoyens de se trouver au mauvais endroit et au mauvais moment, particulièrement ces deux dernières années. Pour mieux tâter le pouls et l’état d’esprit des voyageurs, nous avons décidé d’interroger au niveau de la gare routière de la ville des Genêts, où stationnent habituellement des taxis au partance pour la majorité des localités du chef-lieu. A commencer par les chauffeurs. Ces derniers confient qu’ils redoutent particulièrement de coucher en Kabylie et qu’ils refusent de s’y rendre à partir d’certaine heure. A titre d’exemple une famille d’émigrés venus en urgence de France pour assister à l’enterrement de l’un de leur proche à Iferhounène a dû passer la nuit à la Nouvelle-Ville chez de amis.

Cette famille s’est vue bloquée alors que la nuit venait de tomber. La raison “La non maîtrise de la situation securitaire dans toute la Kabylie notamment dans l’axe Tizi Ouzou – Mekla – LNI dont la distance est d e moins de 70 km” En somme une espèce de “couvre feu” imposé de fait par des malfaiteurs de tout acabit. Des citoyens qui affichent de l’appréhension lorsqu’ils prennent un taxi ou le transport en commun sur de longues distances sont légion. Ainsi, en les questionnant, nous avons constaté que les clients en partance aussi pour l’ouest et le sud de la Kabylie sont conscients qu’il est raisonnable d’éviter les routes partant de Sidi-Naâmane, Baghlia, Dellys…. mais aussi et surtout Maâtkas et Bouhinane, Après vingt heures et même avant ou au crépuscule, un cadre dans une entreprise publique nouvellement affecté sur Alger et originaire de Maâtkas avoue ne se rendre que très rarement chez lui ces derniers temps. Sa femme et ses enfants lui ont conseillé d’emprunter le moins possible la route. Après certains soirs, quitte à broyer indéfiniment ses nostalgies dans une chambre d’hôtel; beaucoup de voyageurs ont attiré notre attention sur le comportement des chauffeurs de taxis. Ils leur reprochent de refuser de prendre la routes à certaines heures de l’après-midi à l’image de ce sexagénaire qui témoigne : “La semaine passée ma fille qui habite à Boghni me téléphone en urgence pour m’annoncer un grave accident survenu à son mari. Il était 19 h 30 environ. Je me rendais à la première station de taxi mais aucun des conducteurs ne voulait m’y conduire. Je leur ai pourtant offert des sommes mirobolantes, mais rien n’y fait” a-t-il soutenu. Concernant la région nord-est en allant vers Béjaïa par Yakouren et d’autres localités, les voyageurs interrogés ont vite fait de parler des derniers évènements et surtout en faisant allusion au redéploiement de l’ANP dans cette forêt, un tronçon à risque et pullulant de terroristes.

“ Avant nous redoutions particulièrement la région de Palestro, à une trentaine de kilomètres de Bouira maintenant les criminels ont apparemment pris pieds dans notre région, comme quoi on est condamné à voyager la peur au ventre “, a lancé à notre adresse un grossiste en fruits et légumes opérant à Tadmaït.

D’autres sont unanimes pour dire qu’il est temps pour les forces de securité de se redéployer sur nos routes comme au bon vieux temps où des barrages à chaque carrefour des axes dangereux étaient visibles. Ils ajouteront que seul l’axe entre Alger et Tizi Ouzou ville est sécurisé. Au-delà et pour toutes les directions le risque zéro n’existe pas et quelle que soit la destination nous dirons quelques habitués de la ligne Alger -Aïn El Hammam. Les témoignages sur le sentiment s’insécurité et d’abandon de la Kabylie, ne manquent pas à travers toutes les stations du transport. Des automobilistes qui s’apprêtaient à prendre la route avaient un sentiment de fatalisme déroutant à certaines heures. “Nous comptons sur Dieu.” Interrogés sur leur appréciation quant au redéploiement des forces de sécurité, en vert, la réponse d’un citoyen peut, à elle seule, résumer toutes les autres.

“ Oui, la Kabylie a besoin de sécurité personne n’est contre lorsqu’on voit tout ce qui se passe actuellement ”. Et d’ajouter en faisant allusion aux derniers événements ayant eu lieu à Tizi Rached il y a une dizaine de jours : “J’admets que le terrorisme islamiste a sensiblement diminué, mais malheureusement le grand banditisme a tendance à prendre le relais”. Notre interlocuteur n’a pas vraiment tort, car même le Président Bouteflika, dans sa dernière sortie médiatique l’a reconnu.

“L’Algérie a remporté une grande victoire sur le terrorisme islamiste lequel est désormais derrières elle, mais il reste cependant le banditisme des grands chemins que nous combattrons sans discontinuer sur tout le territoire national ”avait-il insinué. C’est le souhait de tout Algérien en effet, mais la Kabyle qui souffre terriblement de tous les maux, plus que toutes les autres régions a besoin d’un plan d’urgence ! Et la question qui reste toujours posée est : Comment et quand ?

S. K. S.

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