Ghachi Lounes : SG du SAP ,  »On restera mobilisés »

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« On est déterminé à poursuivre la protestation jusqu’à la satisfaction de nos revendications « , lancent des voix parmi les syndicalistes qui ont formé le piquet de grève face à la direction de l’hôpital Mustapha, à l’arrivée des membres de la direction nationale du SAP. La grève des trois jours est une réussite selon l’avis des syndicalistes et des membres de la direction nationale du SAP (Syndicat algérien des paramédicaux).Au sujet des intimidations et autres mesures de sanctions prises à l’encontre des grévistes, les paramédicaux sont unanimes à dire qu’ils n’ont, à la limite, rien à perdre. « C’est la dernière carte à jouer. On est engagé jusqu’au bout. La plupart sont à la fin de leur carrière « , nous dira Mohand, sous le regard complice de ses collègues. Alors qu’on attendait le point de presse de M. Ghachi, SG du SAP, on nous apprend qu’a Parnet, à Hussein Dey, un huissier de justice s’est présenté à l’hôpital pour interpeller les grévistes. Concernant l’attitude ambiguë de leur tutelle ; elle déclare la grève illégale tout en affirmant qu’elle est ouverte au dialogue, les grévistes du SAP commentent :  » C’est pour casser le mouvement. Cela va de soi, il y va des intérêts de certains…c’est pour faire asseoir les écoles de formation privées « , disent-ils. « On est réduit à l’injection, alors que sur le terrain, c’est faux. J’ai vu sur TV5 un reportage où l’on montre des infirmières qui font des consultations, un travail de tri aux urgences, au même titre que nous ; on demande notre dignité, respect et considérations …On a même pas droit aux primes de risque, de contagion, de rendement… Il nous ont classé à la 10 dans le nouveau statut pour ne pas tolérer l’appartenance au système universitaire « , affirme une infirmière du service traumatologie. Le SG du SAP, avant le point de presse, nous confie à propos de la déclaration du ministre Amar Tou que c’est un langage incompréhensible et ambigu. « Sincèrement, un tel langage de la part d’un ministre, moi je ne comprend rien…Il déclare tous les combats illégaux ; on était les premiers à prôner le dialogue », tonnera-t-il.  » Le ministre s’est trempé de statistiques, c’est plutôt 7% de non suivi…La moyenne de suivi de la grève des trois jours est de 95% à l’échelle nationale « , dira-t-il face aux journalistes.  » Des infirmier(e) s, présents au point de presse nous ont affirmé qu’ils ont prouvé qu’ils sont au service de la santé et des citoyens depuis toujours.  » On a fait passer des patients venus de Sétif, de Guelma,…malgré la grève.

C’est dire qu’on n’est pas des hors-la-loi, ni des voyous ni des perturbateurs. On est pour un véritable salaire, un véritable statut, à la hauteur de notre sacrifice et de l’effort quotidien », ont- ils déclaré, avec des arguments à l’appui.  » M. le ministre s’est rétracté depuis décembre. Il a donné son accord pour le LMD, mais, à présent rien ne pointe à l’horizon. Ce qui nous intéresse, c’est l’évolution dans la carrière, un salaire à la mesure de notre tâche et un régime indemnitaire révisé « , ajoutera le SG. Concernant le salaire, l’orateur enchaînera en s’interrogeant :  » Quelle augmentation de salaire ? Le meilleur prendra 4 000 DA, même les primes sont calculées sur l’ancien système. Sur la fiche de paye, on ne trouvera rien ! « . Abordant la question des réformes engagées dans le secteur de la santé, le meneur des syndicalistes du SAP, par ailleurs, s’est interrogé : Où sont-elles ces réformes hospitalières, sur le plan formation, personnel, rémunération, en dehors des infrastructures elles-mêmes ? Affirmant que le SAP a rejoint la coordination des syndicats autonomes qui prendra les mesures nécessaires pour continuer le combat des syndicalistes en avril prochain il conclura ainsi. « On restera mobilisés …Il ne peut pas y avoir de réformes sans les paramédicaux. Même le président de la République a donné son accord pour le système LMD, eux au ministère ils bloquent. Depuis le mois de décembre, il n’y a pas eu de séance de travail !”

Ahmed Kessi

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