Le SAP de Béjaïa satisfait

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La grève des paramédicaux a tiré à sa fin hier en fin de journée, après trois jours de débrayage, ayant quasiment paralysé les hôpitaux de la wilaya de Béjaïa.

Les responsables du SAP, syndicat organisateur de cette grève nationale n’ont pas manqué d’afficher hier leur satisfaction quant à la “réussite et au bon suivi de ce mot d’ordre,” surtout que dans l’ensemble on n’a enregistré aucune défaillance à travers de la wilaya.

A l’instar des autres régions du pays, les blouses blanches de Béjaïa ont complètement ignoré la décision de justice, qui, pour la seconde fois, qualifie la grève des paramédicaux “d’illégale.”

Décision, jugée d’ailleurs par les grévistes “d’intimidations qui n’ont fait que renforcer notre détermination à aller au bout de nos revendications légitimes.” En effet, trois points reviennent tel un leitmotiv, dans les slogans des professionnels de la santé pour justifier leur action, “qui risque de se corser à l’avenir, commencent à menacer les grévistes.”

Il s’agit entre autres d’un salaire décent, d’un régime indemnitaire juste et surtout d’un statut particulier qui balisera cette profession controversée et mettra ainsi fin au vide textuel qui a laissé les cent mille paramédicaux à vau-l’eau.

Comme leurs camarades d’ailleurs, les 2 500 paramédicaux de Béjaïa n’ont pas manqué de dénoncer les conditions de travail pénibles que vivent quotidiennement les infirmiers, sages-femmes, anesthésistes et autres spécialistes des sciences paramédicales.

En d’autres termes, ceux que nous avons interrogés relativisent, ils nous diront ceci : “Si les réformes hospitalières prônées par les pouvoirs publics boitent, c’est parce qu’on continue à ignorer les paramédicaux, principaux acteurs et cheville ouvrière des soins.”

Pire, ils vont encore plus loin dans leurs argumentations jusqu’à défier le ministre de la Santé en lui signifiant que “plusieurs hôpitaux et structures publiques ne fonctionnent que par un service minimum, même en dehors des journées de grève,” et ce, pour manque de moyens. Nos interlocuteurs, donnent à titre d’exemple, le manque de gaz anesthésique, le protoxyde d’azote qui met les blocs opératoires à l’arrêt pendant des semaines, alors que la liste des malades à opérer ne cesse de s’allonger.

Est-ce une grève “légale ?” s’interrogent ces paramédicaux. En définitive, ces derniers se disent prêts à rebondir à tout moment et à répondre à l’appel du conseil national du SAP, lequel vient d’ailleurs de rejoindre la Coordination intersyndicale.

N. T.

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