Le ministre des Transports, Mohamed Maghlaoui, l’a confirmé hier à l’occasion de la tenue du séminaire national sur ’’La prévention routière’’, à l’hôtel El Riad. A ce sujet, M. Maghlaoui s’est montré très ferme et intransigeant en soulignant que cette nouvelle loi sera sévèrement appliquée et elle sera au-dessus de tous. ’’Tous les usagers de véhicules, sans exception, seront contrôlés’’ a-t-il menacé. Fini donc le laisser-aller et le passe-droit. C’est le moins que l’on puisse dire, si on se réfère aux déclarations du numéro 1 du secteur en question. D’après lui, tous ceux qui transgresseraient la loi auront à faire à des mesures de sanction draconiennes. ’’Notre objectif est d’incruster une nouvelle culture routière en Algérie. Nous voulons désormais une nouvelle étape dans le traitement de l’insécurité routière’’. Une démarche s’impose d’elle-même, eu égard au lourd bilan en perte humaine qu’engendre nos routes chaque année pour ne pas dire chaque jour. Les routes sont devenues meurtrières. C’est alarmant ! Les accidents de la route sont très fréquents actuellement. Ils ont pris une ampleur vertigineuse surtout durant ces dix dernières années. Les chiffres avancés par M. Maghlaoui hier ne sont qu’une preuve tangible de cet état de fait. Les statistiques enregistrées durant la période allant de 1993 à 2003 sont accablantes, 350 000 accidents, ayant engendré 43 888 morts (dont 40% ont l’âge inférieur à 14 ans) et 496 blessés ont été comptabilisés. Pour l’année écoulée, la situation n’est pas des moindres. Malgré les efforts consentis par les services concernés et les dispositions coercitives mises en place et le travail de sensibilisation engagé, les routes n’ont pas cessé de ’’tuer’’. Le bilan dressé par les services de la sécurité routière fait état qu’en 2004 pas moins de 43 777 accidents ont été enregistrés. Ce qui représente 119 à120 accidents par jour, soit 5 par heure. Ce nombre a connu une augmentation de 550 accidents, soit 1,27 % par rapport à l’an 2003. Quant au nombre de tués, il a augmenté de 13 morts, soit plus, de 0,29% ont moins de toujours par rapport à 2003. Il a lieu également de citer qu’en 2004 il a été recensé 4 500 personnes devenues handicapées à cause de l’inconscience des chauffards. Les dégâts matériels sont également considérables. Leur impact sur l’économie national est loin d’être insignifiant. Selon, Maghlaoui, les accidents de la route représentent 1,2 % du PIB national. 75% des causes sont dus au facteur humain. Les chauffards pointés du doigt : Eu égard au bilan accablant causé par les accidents de la route, le gouvernement a jugé nécessaire d’introduire des amendements à l’ancien code de la route. Les nouvelles dispositions décidées mettront les chauffards dans le collimateur. Un contrôle vigoureux sera de mise, a indiqué le ministre des Transports, en ajoutant dans la foulée, que pour ’’assurer la réussite de cette lutte contre l’insécurité routière, toutes les collectivités locales ont été saisies et impliquées’’. La refonte du système de formation et d’examination des candidats au permis de conduire, le retrait de ce dernier en cas de non-respect à la loi, la généralisation dès le 30 avril prochain du contrôle technique périodique aux véhicules particuliers, l’introduction de l’enseignement des règles de la circulation dans les établissements scolaires sont entre autres, les mesures mises en place par le gouvernement. Le système de poursuites judiciaires et de recouvrement des amendes sera également révisé. Selon les services de la sécurité, une faible proportion, environ 10% d’amendes forfaitaires sont suivies de paiement. L’administration fiscale enregistre un taux annuel de recouvrement dérisoire en moyenne de 5%, lit-on dans un document remis à la presse. Toujours dans la même optique, il est envisagé de mettre en place des instruments de régulation devant favoriser une politique nationale de sécurité routière et de lancer une campagne d’information et de sensibilisation au profit des usagers. Interpellé sur l’état des routes, le ministre des Transports a fait savoir, sans pour autant donner de détails, qu’une enveloppe financière est allouée pour une mise à niveau.
Wassila Ould Hamouda