Les belliqueux jeunots ont été devancés seulement d’un point par le leader, le NCB, qui accédé en Régionale III, pour dire que les Béni Maouchis s’étaient retirés de la compétition par manque de moyens financiers et matériels, sinon sur le terrain ils savent bien taper sur un ballon. La preuve est bien donnée par les jeunes catégories qui assurent la relève en reprenant haut la main le flambeau. En effet, cette saison, les jeunes catégories dominent la préhonneur de la wilaya de Béjaïa en arrachant le fauteuil de leader qu’elles n’ont pas quitté depuis le début du championnat. Ce bon parcours des jeunots prouve, le moins que l’on puisse dire que le football est enraciné au plus profond de la vie sociale dans ces villages déshérités d’Ath Oumaouche, situés en haute montagne, à l’extrême sud-est de la wilaya de Béjaïa. “La saison prochaine, c’est l’équipe juniors qui sera engagée comme équipe seniors”, rassure le président du club, Omar Bakhouche. Ces villages, qui enfantent des joueurs de talents, lesquels nourrissent les équipes de la vallée, ne méritent-ils pas d’être dotés de terrains de jeux de proximité qui permettraient à des jeunes d’arpenter balle au pied une pelouse digne de ce nom et de taper sur un ballon officiel que de continuer à jouer sur les chaussées avec des ballons de fortune faits sur la base d’un sachet de lait vide rempli de chiffons ? Où est donc l’équilibre entre la ville et la campagne prône par les pouvoirs publics, et qui n’a jamais été mis en œuvre. Comment se fait-il donc que la ville de Béjaïa se retrouve avec une pléiade d’équipe allant du pré-honneur à la première division et que Béni Maouche n’en possède même pas une seule ? La raison est toute simple : on ne lui attribut que des lests en moyens financiers et logistique. Pourtant, ce sont ces montagnards qui ont supporté le poids de la Révolution en donnant de lourds tributs humains et matériels. Quoi qu’il en soit, les montagnards de Béni Maouche ont du sang dans les veines. Avec les moyens de bord et armés de leur seuls courage et volonté, ils se dépensent sans songer à percevoir des primes mais juste pour prouver de quoi ils sont capables : jouer et gagner avec leur tripes.
L. Beddar