Les agriculteurs s’attendent à une production appréciable, tellement les fruits encore verts alourdissent les arbres. Mr Rahoual, producteur à Taguemout Badfel, confie qu’il a du soutenir certaines branches très chargées. Les variétés précoces ne vont pas tarder à virer au rouge. A Larbaâ Nath Irathen, les zones les plus importantes de production sont situées sur l’axe de Taguemout Badfel, Ighil Guefri, Adhouz au nord. Au sud de la commune, de beaux vergers subsistent encore à Aït Frah, Azouza et sur les versants les moins exposés au soleil dans les autres villages. Cette commune totalise quelque 150 ha. Pour Tizi Rached, de belles plantations prospèrent dans la zone de Velias et Igounane. Il y’a 120 ha de cerisiers sur Aït Oumalou. Mais les meilleurs arbres se retrouvent à Icheriden, à une altitude avoisinant 1000 m sur la commune d’Aït Aggouacha.
S’il y a encore de beaux restes, une tendance à la remplantation et la greffe se confirme, encouragée par la valorisation du fruit sur le marché. Le cerisier a beaucoup souffert des attaques du bupreste noir, ou capnode introduit vraisemblablement au temps des importations massives de plans fruitiers. Cet insecte de 2 cm, noir et dur, est présent actuellement dans la majorité des vergers. Si l’adulte cause des dégâts dans les feuilles et les jeunes pousses, la larve xylophage s’attaque, elle, au cerisier.
Un arbre peut héberger jusqu’à une trentaine de ces larves qui creusent de longues galeries sinueuses qui se remplissent de vermoulure induisant une putréfaction souterraine. La mort de l’arbre parasité survient au bout de trois à cinq ans. En l’absence de traitement généralisé, le froid hivernal et la neige surtout qui semblent de l’avis des paysans provoquer un reflux significatif de ce ravageur. C’est en avril que les femelles font leur première ponte de 300 œufs près du tronc. Dès l’éclosion, les larves s’enfoncent pour gagner les profondeurs du sol et creuser des galeries au niveau du collet au palier de butée de l’arbre.
Les agriculteurs ne semblent pas suffisamment sensibles à la nécessité d’un traitement qui ne coûte pourtant pas cher : 100 g d’insecticide à épandre autour de l’arbre au moment de la période de ponte, début avril ; on refait le traitement six semaines plus tard, au début de juin.
Certains agriculteurs pratiquent le capnodage : opération physique très efficace consistant à ramasser et tuer le maximum d’adultes pour éviter leur reproduction. Larbaâ Nath Irathen se prépare à une nouvelle édition de la Fête des cerises qui, au vu de la production escomptée cette année, doit être une réussite.
M. Amarouche
