»Réhabiliter la classe moyenne est vital pour l’économie nationale »

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La Dépêche de Kabylie : En tant que syndicaliste autonome ; que représente pour vous la journée du 1er-Mai ?

Meziane Meriane : Cette date, le 1er-Mai symbolise le droit au travail, elle symbolise le droit à la dignité du travailleur. D’une façon générale le droit au bien-être du travailleur. La convention de 1948 reconnaît et a lié les libertés syndicales avec le droit économique et social,le 1er-Mai remémore pour nous la fin de l’exploitation et la réduction du volume horaire du travailleur et ce grâce à la mobilisation syndicale.

Pouvez-vous nous faire un résumé de la situation sociale en Algérie ?

D’après les conventions et la Charte des droits de l’homme, le droit au travail et le droit à la rémunération équitable sont des droits fondamentaux. Chez nous des milliers d’universitaires viennent chaque année gonfler le rang des chômeurs. Des syndicalistes réprimés et traînés devant les tribunaux pour avoir réclamer une répartition équitable des richesses. Nous constatons avec amertume la disparition de la classe moyenne, hélas qui pouvait être la locomotive de l’économie nationale.Une inflation galopante et incontrôlable à cause de l’accroissement de la dépendance alimentaire de l’étranger, d’où une de mes réflexions : Nous sommes payés en dinars et nous dépensons en euros.

L’érosion du pouvoir d’achat des fonctionnaires est dû en particulier à la mauvaise gestion et à l’incompétence des responsables. Des syndicats revendicatifs exclus de toutes les négociations, tout cela crée des ingrédients pour une situation sociale explosive.

Comment, selon vous, se comportent les pouvoirs publics face à ce mouvement ?

Un mouvement de protestation est initié pour faire face à toutes ces injustices.

Les pouvoirs publics se comportent de façon arbitraire et autoritaire. Ils actionnent l’arsenal juridique pour arrêter les grèves, ils actionnent l’arsenal sécuritaire pour bastonner les responsables syndicaux.

Et ils utilisent l’intox pour essayer de casser la dynamique syndicale.

Au lieu d’utiliser ces méthodes archaïques, ils auraient dû se pencher pour trouver des solutions définitives à toutes les doléances des fonctionnaires.Mais sachez une chose, lorsque le savoir est séquestré, lorsque le droit syndical est réprimé par un arsenal juridique déployé que l’histoire va tout rattraper et les syndicalistes retrouveront leur liberté.

Propos recueillis par Nabila Belbachir

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