Vaste opération de ratissage à Timizart Laghbar

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La localité de Timizart Laghbar, 3 km au nord-est de la ville de Tizi-Ouzou, a été le théâtre d’une vaste opération de ratissage et de recherche enclenchée durant toute la journée d’hier par les forces de l’ANP.

Ce ratissage intervient suite à un violent accrochage qui s’est produit avant-hier aux environs de 19h30 entre un groupe de terroristes, dont on ignore le nombre, et une patrouille de militaires qui effectuait une opération de reconnaissance sur le long de Oued Stita, du coté du lieu dit, le pont de Bougie. Un terroriste a été éliminé par les militaires, à en croire le témoignage de citoyens présents sur les lieux, tout près du lieu de l’accrochage. Une information qui nous a été confirmée par des sources sécuritaires. Celles-ci précisent que le corps du terroriste abattu a été transféré à la morgue du CHU Nedir pour identification.

Selon nos témoins qui soulignent la violence des échanges de coups de feu à l’aide d’armes automatiques et qui auraient duré près d’un quart d’heure, les militaires n’ont pas hésité à pénétrer dans la dense forêt de Harouza qui donne sur celle de Redjaouna, sur les hauteurs de la ville des Genêts, acculant ainsi le groupe terroriste. Et c’est juste à hauteur de l’hôtel « le pont de Bougie » que l’accrochage a gagné en intensité et qui a débouché sur la neutralisation d’un terroriste et la blessure d’un ou de plusieurs de ses acolytes, selon des sources proches de l’opération.

Hier matin, lors de notre déplacement sur les lieux, un impressionnant convoi militaire était déjà stationné en contrebas du pont de Bougie. Le nombre de soldats avoisine le millier entièrement engagé dans la dense forêt de Harouza. La route menant vers Makouda et Tigzirt a été coupée à la circulation et les automobilistes ont été contraints d’emprunter le détours via Boudjima.

« Quand j’ai ouvert mon café à 4h ce matin (hier matin, ndlr), il n’y avait pas l’ombre d’un soldat. À 6h précises, je fus attiré par un impressionnant grondement d’engins qui arrivaient par dizaines et prirent la direction de cet Oued », nous dit un jeune homme que nous avons trouvé derrière le comptoir de son café qui fait face au lieu de stationnement des militaires.

Tout a démaré d’un accrochage avant-hier en début de soirée

Ces derniers, contrairement aux précédentes opérations de ratissage enclenchées périodiquement dans les zones boisées de la Kabylie, sont constitués de parachutistes déployés ces derniers jours dans tous les campements militaires de la wilaya. Leur présence en nombre très important témoigne de la nouvelle stratégie de lutte antiterroriste qui consiste notamment en multiplication de séries de bombardements aériens suivis immédiatement d’assauts terrestres sur les endroits soupçonnés d’abriter des hordes terroristes. Ce nouveau plan est également dicté par des changements opérés, ces derniers jours, dans le commandement du secteur militaire de Tizi-Ouzou. Ce dernier semble ainsi favoriser la stratégie de bouclage systématique et de « fermeture hermétique » de toutes les zones ciblées par les opérations militaires avant de donner l’assaut sur le double plan aérien et terrestre. D’ailleurs, de gros moyens sont utilisés, ces derniers jours, dans toutes les opérations où les parachutistes dominent les contingents déployés sur le terrain.

« Le ratissage dure depuis une dizaine de jours sur les hauteurs d’Akaoudj et nous n’avons jamais rencontré de soldats sur nos chemins, mais ce que je vois là est impressionnant. Les militaires ont l’air d’avoir flairé la présence d’un important groupe de terroristes ou peut-être qu’ils doutent de la présence d’un gros poisson dans cette forêt (Harouza, ndlr) », nous dira un mécanicien, étonné par le nombre de soldats et d’engins déployés près de chez lui, que nous avons rencontré à Timizart Laghbar. Celui-ci n’a pas manqué de nous décrire « la journée d’enfer » vécue par la population de ce petit village, jeudi dernier, des suites d’intenses bombardements effectués par des hélicoptères de combat, sur toutes les collines qui dominent l’Oued Stita.

Le corps du terroriste abattu est en cours d’identification

Selon des sources sécuritaires proches de cette opération, les militaires s’appuient sur la stratégie qui consiste en la simultanéité des ratissages ponctués par des opérations de recherches qui s’enclenchent également en simultané dans les zones urbaines et leurs alentours.

D’où l’impressionnant redéploiement des forces de l’ANP, dominé par les parachutistes, sur l’ensemble des campements installés dans différents endroits de la wilaya. En effet, d’importants contingents de l’ANP, dont des unités stationnées à Tadmaït, Tamliht (Yakourèn), Ait Ouchene et Ighil M’henni dans la commune des Aghribs, Fréha, Azeffoun, se sont redéployés dans la zone nord et nord-est où a été signalé, ces derniers jours, la présence de terroristes ayant fuit les maquis voisins de la wilaya de Béjaïa.

En témoigne d’ailleurs la découverte, avant-hier, de trois bombes sous un pont près du cimetière du village Taguercift, à 6 km de Fréha, sur la route 73 reliant cette dernière à Azeffoun. D’aucuns s’accordent à dire que ces engins explosifs étaient destinés contre les convois militaires qui font la ronde quotidienne entre la localité de Fréha et d’Aghribs.

A rappeler que cette découverte intervient à quatre jours de la découverte d’un véhicule, de type Toyota Hillux, bourré de pas moins de 800 kg d’explosifs dans la zone boisée de Tifrit (Akerrou). A en croire des sources sécuritaires, le véhicule, immatriculé à Boumerdès, était destiné à un attentat contre un édifice des services de sécurité de la région.

Azouaou. A

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