La protestation reprend de plus belle à l’Entreprise nationale des matériels de travaux publics. Cette action de protestation, faut-il le rappeler, a été arrêtée mercredi passé lors de l’assemblée générale ayant réuni le syndicat d’entreprise UGB et le comité de participation.
Les travailleurs de ladite entreprise reviennent en effet à la charge, et ce, en observant durant la journée d’hier un arrêt de travail suivi d’un rassemblement devant le portail de l’Unité grues Béjaïa. La même situation, indique la secrétaire générale du syndicat d’entreprise de l’Unité grues Béjaïa (UGB), Zina Ouagueni, est vécue, également, hier dans toutes les unités ENMTP, à savoir celles de Annaba, d’Oran, de Constantine et d’Alger, où les travailleurs ont débrayé en signe de solidarité avec leurs pairs de Béjaïa.
L’annulation de la décision prise la la SGP Equipag quant à la cession de l’Unité grues Béjaïa (UGB) au profit d’une entreprise sous-traitante de ladite unité sans consultation du partenaire social demeure la principale revendication des travailleurs. Lesquels entendent maintenir la pression jusqu’à l’annulation de la décision portant privatisation de leur unité. Une privatisation, estiment les travailleurs, “déguisée” et qui ne profite qu’à “la mafia du foncier”.
D’ailleurs, une rencontre syndicale, révèle la SG du syndicat de l’unité, se tiendra la semaine prochaine pour décider des actions à entreprendre en vue de contrecarrer la décision prise par les pouvoirs publics. Prêtant main-forte aux travailleurs de l’Unité grues Béjaïa, lesquels s’estiment “consternés et scandalisés”, l’Union de wilaya de l’UGTA a estimé, lundi dernier, lors d’une conférence de presse organisée en son siège, que “la privatisation de l’ENMTP est inacceptable” en précisant que “les privatisations ne doivent pas être un moyen pour accaparer des biens”. A en croire le syndicat d’entreprise de l’ENMTP, le Chef du gouvernement a été officiellement saisi par le secrétaire général de la centrale syndicale pour décider des suites à donner à cette transaction. Laquelle transaction est, de l’avis des travailleurs, “douteuse” compte tenu du passif du repreneur. Celui-ci, révèle le syndicat comme argument massue, a montré son incapacité à faire face aux paiements à temps des créances détenues envers lui par l’unité. Partant, la décision de privatiser l’entreprise, déclare le syndicat, est “hasardeuse”.
Toujours dans le chapitre des privatisations, les réticences des travailleurs apparaissent d’ores et déjà du côté de l’EPLA de Béjaïa quant aux intentions des pouvoirs publics de privatiser l’entreprise.
Pour marquer leur opposition, les travailleurs de ladite entreprise se sont joints au mouvement de contestation initié par l’Union de wilaya de l’UGTA dimanche passé.
C’est donc dire que le processus de privatisation des entreprises publiques et notamment les plus performantes, à l’image de l’Unité grues de Béjaïa, fleuron de l’industrie mécanique, n’obéit à aucune logique, sinon à une déferlante campagne de bradage des deniers publics…
D. S.