Les menaces du ministre de l’Education d’amputer les salaires des fonctionnaires qui avaient bravé son interdiction de débrayer n’ont pas tardé à être mises à exécution dans la wilaya de Tizi Ouzou.
Déçus de découvrir que leurs traitements du mois de mai courant ont été amputés d’environ dix pour cent, les enseignants s’en prennent à la Direction de l’éducation. Cette dernière “ne rate aucune occasion pour amputer les salaires des fonctionnaires. Nous aurions aimé voir ses services agir avec la même promptitude pour régulariser les enseignants”, déplore Amara, un PEM venu au bureau de poste pour un retrait. D’autres saisissent l’occasion pour nous rappeler que les retards d’heures supplémentaires et de primes s’accumulent depuis plus de cinq ans. “Lorsque nous demandons notre dû, on nous avance à chaque fois une excuse différente. Parfois, on invoque l’insuffisance de budget, alors qu’en d’autres circonstances, on argue du manque de personnel ou une carence à un niveau ou un autre”. Un retraité de l’enseignement insiste pour nous demander de “rappeler au DE que nous attendons notre dû depuis 2003”. Ce qui vient de se passer est perçu par les enseignants comme “une punition collective de la tutelle contre ceux qui avaient osé se mettre en grève pour demander un salaire décent”. C’est en tous cas, ce que semblent conclure les enseignants qui avaient consulté leurs comptes CCP, ce lundi matin. Les rappels consécutifs aux dernières augmentations sont toujours en souffrance, en attente d’une décision qui viendrait on ne sait d’où, alors que les fonctionnaires des autres wilayas les ont reçus. Cependant, il faudrait se rendre à l’évidence que le problème est loin de trouver son épilogue. C’est la seconde fois que les salaires de ceux qui avaient débrayé ont été ponctionnés. Les enseignants se demandent maintenant pourquoi les syndicats qui les avaient appelés à la grève ne se manifestent pas pour dénoncer ces ponctions allant jusqu’à 3000 dinars pour certains. Une somme qui ne peut passer sans incidence sur le budget des ménages.
A. O. T.
