Voilà de quoi réjouir les paysans des terres en pente qui, depuis belle lurette, revendiquent la spécificité de leur aire d’exercice.
Jusqu’ici, les programmes initiés par le gouvernement en direction du monde rural, y compris ceux ayant rencontré une forte adhésion, à l’instar du FNDRA, s’adressaient essentiellement au vaste potentiel des terres en plaines ou l’injection massive de subventions et la responsabilisation des exploitants a permis un essor incontestable et induit un accroissement et une diversification de la production.
Mais les contraintes des zones montagneuses ont laissé ces territoires quelque peu en marge du renouveau agricole national.
Sols superficiels et pauvres, morcellement excessif, mécanisation inadaptée, enclavement persistant provoqué parfois par des oppositions à courte vue sont le lot de ces paysans qui manifestent pourtant un attachement atavique à leurs terres.
L’extension du capnode, l’apparition d’autres ravageurs comme les larves d’hyponomeute à des densités inhabituelles, donnent à penser que les équilibres biologiques sont peut-être sous des menaces sournoises.
La division des terres par les lois quasi sacrées de l’héritage continue d’induire un morcellement excessif. Le potentiel ainsi amoindri au fil des générations ne suffit plus à nourrir son homme. Le morcellement a atteint des seuils qui annihile tout espoir de rentabilité.
Beaucoup de prétendants sont par ailleurs rebutés par les démarches administratives, nécessaires au demeurant pour identifier le postulant et s’assurer de sa motivation.
La carte d’agriculteur est exigée pour l’accession au programme ainsi qu’un dossier de faisabilité dont le coût est pourtant modeste. Mais les besoins exprimés par les petits propriétaires sont parfois élémentaires, comme quelques plants pour le renouvellement d’un verger.
Le soutien de la greffe sur merisier est largement souhaité. La zone montagneuse abrite des cultures arboricoles, comme l’olivier et le cerisier principalement, qui peuvent être des sources appréciables de revenus tout en permettant un approvisionnement du marché national.
Il y a donc bel et bien un particularisme agricole qui est certainement la source d’inspiration du programme attendu.
M. Amarouche
