La 55e marche des étudiants, qui manifestent chaque mardi depuis 13 mois contre le système politique en Algérie, a eu lieu hier à travers plusieurs villes du pays. À Bouira, les premiers manifestants, partis de la place des Martyrs de la ville, ont été rejoints par des dizaines d’étudiants pour sillonner ensemble les principales artères du chef-lieu de wilaya. Tout le long de l’itinéraire qui les mènera jusqu’à la Maison de la culture, ils ont scandé des slogans désormais habituels hostiles au pouvoir. Les étudiants et citoyens ont également appelé à l’édification d’un État civil et démocratique, garantissant la justice sociale, l’indépendance de la justice, la liberté de la presse et les libertés individuelles.
Tout en appelant à la libération des prisonniers d’opinion, ils ont tenu aussi à dénoncer la répression qui s’abat sur les manifestants et appelé à l’arrêt des poursuites judiciaires à l’encontre des journalistes, des militants et citoyens engagés dans le mouvement citoyen. Vers midi et après un rassemblement observé sur l’esplanade de la maison de la Culture, les manifestants se sont dispersés dans le calme. À Tizi Ouzou, l’action a drainé les foules habituelles qui ont sillonné le trajet traditionnel qu’empruntent les manifestations populaires depuis février 2019. Du campus Hasnaoua, de l’université Mouloud Mammeri, les étudiants, auxquels se sont joint des citoyens, ont scandé les slogans portés par le mouvement pour la 55e mardi d’affilée.
Aux cris de «Dawla madania machi âskaria» et «libérez les détenus», les étudiants de Tizi Ouzou ont marqué ce 55e rendez-vous de marche par un rebond en nombre de participants à cette marche que soutiennent depuis le début des fonctionnaires et travailleurs de l’université. À Béjaïa, les irréductibles du mouvement ont encore marché, hier, dans les rues du chef-lieu de wilaya pour un 55e mardi d’affilée. En effet, ils étaient plusieurs centaines, entre travailleurs communaux, fonctionnaires de plusieurs directions locales, d’enseignants universitaires et d’étudiants, à prendre part à cet énième défilé pour exiger un changement profond du système politique en Algérie.
Aux cris de «Dawla madania machi âskaria», «Vous avez pillé le pays bande de voleurs», «Libérez les détenus», «Justice indépendante», la foule, empruntant son itinéraire habituel, a réitéré sa principale revendication à savoir l’amorce d’une transition démocratique sur la base d’un processus constituant. Les manifestants ont également réaffirmé, à gorges déployées, leur détermination «à ne rien lâcher jusqu’à la victoire finale». Après avoir sillonné les principales ruelles du chef-lieu de wilaya, la foule a observé un rassemblement devant le tribunal de la ville. Les marcheurs se sont dispersés, peu après 13 heures, dans le calme.
Djamel M, M. A. T, et F. A. B.