Habhab Samir, un artiste aux doigts de fée

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En trois années de travail assidu et soutenu, cet artiste, qui est passé allégrement de la chanson contestataire à la sculpture, a réussi à créer des objets, des pièces aux formes variées et étranges qui font l’admiration et parfois l’étonnement de tous ceux qui ont l’occasion de les voir. Ses expositions, notamment dans les cités universitaires lui ont valu le titre du « Pablo Picasso kabyle » que certains admirateurs lui ont gentiment donné au vu de son travail artistique qui a selon eux des allures cubistes. « Je ne me revendique d’aucune école artistique ; je sculpte comme je chante en donnant libre cours à ma veine créatrice. Je n’ai ni de règles ni de codes, je travaille en suivant uniquement mon intuition ! Si maintenant mes travaux se rapprochent de quelques courants artistiques, c’est involontaire ! » tient à préciser l’artiste. Alliant cubisme et constructivisme sans le vouloir, la technique préférée de l’artiste reste le collage même si parfois il use d’autres techniques telles la couture, le moulage, la taille… Les matériaux dont il se sert dans ses créations sont le plus souvent des matériaux de récupération (papier, bois, verre, carton, tissu, fil de fer…). Sculpture par assemblage de matériaux pauvres, voilà en gros traits l’art de Habhab Samir, un art qu’il voudrait, nous confie-t-il, transmettre aux jeunes générations. Cette forme de sculpture qu’il a choisi n’est pas un hasard. C’est le fruit d’une mûre réflexion qui a commencé alors qu’il était encore membre du groupe musical JMT. “Comment permettre aux gisements artistiques juvéniles de la Kabylie de s’exprimer sans moyens matériels et financiers ?” S’interrogeait-il depuis plusieurs années.

« Je me suis alors dit pourquoi ne pas utiliser les déchets industriels et ménagers puisque c’est les seules choses qu’on trouve chez nous en abondance, en toutes sortes, partout et surtout gratuitement. Je me suis mis alors au travail et le résultat est que je suis en train d’attirer l’attention sur moi et surtout de faire des émules ! » nous déclare-t-il. La trentaine bien entamée, avec des doigts de fée et des idées pleine la tête, Habhab Samir, cet enfant de Béjaïa, est bien parti pour une carrière artistique enrichissante dans l’art de la sculpture.

Boualem B.

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