Cette manifestation, faut-il le souligner, a été dédiée à la mémoire de Taoues At Abdeslam et Rachid Alliche.
Dans son allocution d’ouverture officielle de ce colloque, M.Merahi, secrétaire général de cette institution a tenu à rappeler les acquis indéniables arrachés mais regrette l’absence d’une volonté politique à même de mettre à la disposition de cette langue les moyens nécessaires à son épanouissement.
Il dira à cet effet que » nous assistons aujourd’hui à une politique d’un pas en avant et de deux pas en arrière ».
En guise d’arguments, il n’a pas omis de rappeler à l’assistance composée essentiellement d’universitaires et spécialistes dans le domaine de la communication les difficultés rencontrées par les candidats aux examens du BEM et du bac dans leurs sujets respectifs.
Puis, c’est au tour du professeur Brahim Brahimi, spécialisé dans les sciences de l’information de présenter une communication ayant trait au droit à l’information en Algérie. D’emblée, l’orateur a dressé un constat sur l’impact des médias audiovisuels du pays. Selon lui, le public a tourné le dos à ces deux gros moyens d’information et les téléspectateurs n’arrêtent pas de se rabattre sur les chaines satellitaires étrangères.
D’ailleurs, dit-il, » en 1973, dans un article, j’ai attiré l’attention des responsables concernés que les satellites artificiels allaient inonder l’Algérie ». Cependant, pour faire face à la mondialisation l’orateur propose la nécessité de passer au droit à l’information en ouvrant des chaînes de télévisions et de radios locales et régionales privées.
Sur la presse écrite, M.Brahimi n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour dire » les journaux partisans et gouvernementaux ne contribuent pas à la démocratisation de l’information et de ce fait, ils sont boudés par le lectorat ». Enfin, le conférencier conclut son intervention en disant que » la société civile doit se prendre en charge et n’attendra pas à ce que le système en place lui ouvre grandes les portes sur cette question. »
Lui succédant à la tribune, Belkacem Mostefaoui, enseignant à l’université d’Alger et également spécialiste dans le domaine de la communication est intervenu sur la problématique de la régulation de la télévision et de l’Internet en Algérie. L’orateur a, durant son intevention, mis en exergue le maintien du monopole des médias qui a débouché sur le recours à d’autres canaux étrangers.
Il reste tout de même optimiste quant à une évolution positive dans ce domaine tant que des intellectuels et des militants associatifs et politiques poursuivent leur combat. Le dernier intervenant durant la séance de la matinée, Hakim Saheb en l’occurence, juriste et député à l’Assemblée nationale, a traité la problématique de la langue amazighe dans les médias de son intrusion institutionnelle à son officialisation. Sur cette question, et après avoir rappelé certains articles régissant le droit à l’information, le conférencier dira » tamazight est entrée par effraction dans un système juridique uniformisé ». Notons enfin que durant cette première séance un débat riche et fructueux a été engagé par l’assistance vu l’importance de la question abordée.
Par ailleurs, d’autres communications ont été présentées dans l’après-midi par Saidi Salah, enseignant universitaire sur la presse écrite en tamazight. Une autre intervention sur la Radio algérienne et la consécration du droit à l’information: cas de la Chaîne 2 a été présentée par Zohra Belhadji, enseignante à l’université de Tizi ouzou.
M. Smail