c’est donc au tour du Théâtre national, en rendant un hommage mémorable et remarquable à la figure emblématique du théâtre et du cinéma algériens, Mohamed Hilmi, mercredi passé à l’auditorium Aissa-Messaoudi, en présence de nombreux comédiens notamment Akli Yahiathen, Taleb Rabah, Said Lamrani, Cherifa, Mehdi Mezeghrane, Mohand Ouali et Boualem Chaker avec sa fameuse chanson populaire en hommage aux parents et aux personnes âgées, Avava, il avoue d’ailleurs sa très grande disponibilité et solidarité envers les personnes âgées. De nombreux citoyens sont venus apprécier et passer d’agréables moments à l’occasion de l’émission mensuelle Ighzif ayidh.
Au-delà de ses 80 ans, Mohamed Hilmi, toujours dynamique et l’esprit créateur, ayant à son actif de très nombreuses productions théâtrales et cinématographiques, a tenu à remercier la Radio nationale et les auditeurs, pour l’intérêt et la reconnaissance qu’ils lui portent de même que à tous les précurseurs de l’art et de la culture nationaaux depuis la période coloniale.
Toutefois, il tient à apporter la précision quant à la toute première pièce théâtrale kabyle produite durant la Guerre de Libération nationale. portant son regard sur l’assistance pour voir de près ses anciens compagnons, en l’occurrence, maître Saïd Lamrani et les autres, et les prendre à témoins, Mohamed Hilmi dira : » La toute première pièce théâtrale en langue maternelle, le kabyle, a été mise en scène en 1952, intitulé “Agoujile ou » l’Orphelin », tout en rappelant l’épopée des défunts Cheikh Nordine, Abderrrahmane Aziz, Rouiched et tant d’autres artistes créateurs qui ne sont plus de ce monde, mais dont les œuvres restent et resteront éternellement pour les générations à venir.
Dans l’ordre des témoignages, l’animateur et sympathique Mouloud Alleg de la Chaîne II, s’interroge sur la question de l’importance du théâtre sur le développement des cultures populaires, et ce, en comparaison avec d’autres pays très avancés comme celui de Shakspeare; Omar Azerradj, journaliste et écrivain, résidant en Angleterre depuis plus de vingt ans : pertinent et maîtrisant les idées et concepts scientifiques vis à vis des questions ayant trait à l’art et au théâtre en particulier, dira en substance, avant de répondre à l’animateur « comment voulez-vous parler du théâtre national en kabyle en particulier, sur un angle scientifique, alors que notre langue kabyle, n’est pas encore à l’ordre du jour dans l’instruction et l’ université. Il y a des mots en anglais liés au théâtre, mais qui ne sont pas encore introduits dans le langage du théâtre local « , il dira également à l’animateur à propos du théâtre, » j’habite dans un petit village d’une moyenne de 100 000 habitants en Angletere où l’on trouve plus d’une dizaine de salles de théâtre. Les citoyens Anglais se retrouvent face à une multitude de choix et d’espaces d’expression ». Ceci dit, le théâtre doit s’élargir à toutes les questions liées à l’imagination et aux moyens nécessaires, dans la diversité des idées et de cultures dont l’homme du théâtre s’inspire en se frayant un chemin vers la lumière.
Par ailleurs, Mohamed Hilmi, un des premiers artistes de la culture algérienne s’est exprimé dans les deux langues, (kabyle et arabe dialectal), ce qui veut dire inéluctablement que l’ouverture d’esprit et la valorisation de la diversité linguistique est culturelle et est le message d’une génération qui a connu la pire des situations malgré tout, dont la génération actuelle n’as pas déméritée, bien au contraire l’on pense, tout à l’honneur de ceux-ci, qui ont su comment et pourquoi l’ont-ils imaginé développé artistiquement avec âme et conscience.
Amar Chekar