Séminaire régional sur les maladies infectieuses

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Comme nous l’avons annoncé dans notre précédente édition, l’auditorium d’Aboudaou de l’université Abderahmane Mira de Béjaïa a accueilli dans la journée de jeudi dernier le “séminaire régional des maladies infectieuses”. Cette rencontre sur les maladies infectieuses, qui a regroupé les professionnels de la santé de la wilaya de Béjaïa, a été rehaussée par la présence d’éminents professeurs des CHU de Sétif, Batna et Constantine qui ont présenté de brillantes et importantes communications, doublement appréciables, d’abord par la haute qualité scientifique des thèmes abordés et ensuite parce que certains sujets traités sont liés à la région. La première communication sur le “Bon usage des antibiotiques” a été faite par le professeur Lachheb, du service des maladies infectieuses du CHU de Sétif. L’orateur s’étalera le long de son intervention sur les notions fondamentales et l’importance de l’utilisation des antibiotiques, notamment “le sous dosage, la durée initialement prolongée et l’arrêt avant le délai prescrit”, dira le professeur Lachheb. Les notions de base, avant la prescription d’un traitement, ont été un autre point abordé par ce professeur. L’orateur n’omettra pas d’attirer l’attention de son auditoire sur l’usage abusif des antibiotiques, allant jusqu’à dire : “Arrêtez de donner les antibiotiques à tous les patients”.La deuxième intervention sera celle du professeur Messast, de la clinique des maladies infectieuses du CHU de Constantine. Il axera son intervention sur la fièvre typhoïde. Il expliquera les différentes étapes de la maladie, à commencer par la phase d’état et d’invasion, notamment la fièvre, les céphalées frontales, les insomnies et les asthénies ainsi que les angines de Duguet, dira cet intervenant. Des causes de l’épidémie, on retiendra : “Le manque d’hygiène, les réseaux d’égoûts défectueux où le manque d’eau potable”, précise le professeur Messast, d’où la nécessité de la prise en charge de toutes ces questions liées à l’hygiène par les pouvoirs publics.Le HIV a été l’un des sujets traités lors de cette rencontre par le professeur Nouassria du CHU de Sétif. D’emblée, l’orateur dira qu’ “aujourd’hui le sida n’est plus une maladie d’importation, mais c’est une maladie autochtone”. De ce constat, cet intervenant conclut en s’adressant au corps médical “nous devons nous comporter devant les malades comme s’ils étaient tous séropositifs”. Ce qui suppose selon lui “de procéder à des tests HIV”. Par ailleurs, le professeur Nouassria cite quelques chiffres concernant ce fléau et rien que pour l’année 2004, l’Algérie comptait “635 cas de sida et 1675 séropositifs”. Une autre communication, aussi importante que les précédentes, sur la leishmaniose, présentée conjointement par le professeur Hamizi. Cette parasitose se répand dans des régions où “les conditions d’hygiène et sanitaires sont précaires et où le climat humide végétal, notamment les forêts sont favorables au développement des agents infectieux”, dira le professeur Hamizi. Faut-il le signaler, cette maladie, qui entraîne aussi la mort en cas d’absence de traitement, est caractérisée par “des lésions cutanées qui, au bout de plusieurs mois ou de quelques années, détruisent les tissus et défigurent le malade”, explique l’intervenant. La lutte contre cette maladie est avant tout “la désinfection des zones intra-domiciliaires et autour des habitations et des gîtes ainsi que l’abattage des chiens et l’utilisation d’appâts et de pièges à rat”. A titre d’exemple, on a décelé dans “la région de Tizi Ouzou 936 cas de Leismaniose”, selon cet intervenant. A son tour, le professeur Mechakra, aborde le thème de la maladie de Lyme (une tique), acarien parasite vivant sur la peau des mammifères et parfois de l’homme. L’intervenant développe l’historique de cet acarien et son évolution depuis qu’il a été identifié en 1886.Le sujet traité revêt un caractère important pour l’assistance, d’autant plus que “Béjaïa et Tizi Ouzou ainsi que Annaba sont des zones où la tique a été localisée”, dira le professeur Mehakra et d’ajouter que les “tiques sont transmises à l’homme par piqûres dans les zones à peau fine et moite chez l’adulte et au niveau de la tête chez l’enfant. La maladie est contractée souvent par les forestiers et les chasseurs”. L’avant-dernier thème a été celui de “La rage”, que le professeur Aït Hamouda du CHU de Batna a traité magistralement, en revenant sur l’historique-sociologique du chien, de sa relation avec l’homme, de sa place dans les sociétés, “qui a évolué du stade d’utilité et d’animal de compagnie”, dira ce professeur qui insistera sur les dangers que présente cet animal en précisant qu’en Algérie “on dénombre 18 chiens par habitant en zone rurale et 1 chien par habitant en zone urbaine”. Cependant, le danger vient surtout des chiens errants “véritable réservoir de germes et le plus dangereux est que la prise en charge vétérinaire est totalement absente chez les chiens domestiques et le péril canin et aussi dangereux que n’importe quel autre fléau”. La dernière intervention fut celle du professeur Gassi, du CHU de Constantine, qui a axé sa communication sur “la conduite à tenir devant un animal suspect”. Il signalera que “la rage tue 50 000 personnes par an, et la plus importante zone endémique est l’Afrique du Nord”.

Yacine Boudraâ

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