Selon un courrier adressé au chef de daïra de Mekla, les transporteurs de voyageurs “activant légalement” menacent de déclencher une grève suivie d’autres actions énumérées dans la déclaration. Ces derniers se plaignent de ne pouvoir travailler dans les conditions actuelles dont ils dénoncent l’anarchie et le laisser-aller. Ils exigent surtout que les autorités prennent leurs responsabilités face à cet “opportunisme” des clandestins de plus en plus nombreux et qui leur “raflent” les voyageurs, racolant à qui mieux mieux, les fourgons utilisant toutes les situations pour se remplir.
Pourtant, des places de stationnement existent pour les transporteurs “contribuables” mais ces derniers continuent d’attendre dans les arrêts tandis que les voyageurs s’engouffrent dans les transports “sans numéro”.
Ce manque à gagner revient trop cher pour les “légalistes” dont certains ont dû cesser toute activité, le métier n’étant plus rentable. Le paradoxe est que juste en face de la station des fourgons, à leur barbe et à leur nez, des fourgons clandestins chargent des voyageurs rien qu’en s’arrêtant un moment, surtout au niveau de la poste de Mekla.
Ils n’ont même pas besoin de serrer le frein à main et déjà l’on annonce “complet”. “Ces gens-là travaillent et nous on paie les impôts ! C’est une honte qu’on encourage les clandestins par ce laxisme !”, ne cesse de répéter Da Rabah, propriétaire d’un fourgon censé faire la navette entre Chaïb et Mekla et qui passe son temps à faire des mots croisés dans la file de stationnement.
Les transporteurs de la station sise à la sortie de Mekla (destination chef-lieu de wilaya) voient passer devant eux des fourgons aménagés remplis de voyageurs, tandis que les sièges de leurs fourgons tardent à trouver preneur !
Les transporteurs légalistes menacent de cesser de travailler dans quinze jours — si rien n’est décidé pour solutionner la situation — et de lancer une opération de blocage des principaux axes routiers de Mekla par le biais d’un préavis de grève affiché sur les murs, faisant assumer à chacun sa part de responsabilité.
Sofiane Mecheri