« Le taux de réussite au bac n’est pas le fruit de la réforme »

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En effet, Boubekeur Benbouzid qui s’est réjoui du taux de réussite enregistré cette année au baccalauréat, qui a dépassé celui enregistré l’année dernière qui était de 53%, et ce «sans rachat», avait affirmé que ces chiffres «prouvent que la qualité de l’enseignement en Algérie s’est beaucoup améliorée, ces dernières années, et ce grâce aux réformes engagées dans le secteur de l’Education nationale». Contrairement à ce qu’a déclaré Benbouzid, les syndicats autonomes de la Fonction publique ont insisté sur le fait que le taux de réussite au bac n’est pas du à la réforme.

A cet effet, M Mohamed Salem Saâdali, coordinateur à la Satef a souligné que le taux de réussite au baccalauréat n’est pas satisfaisant car 50% des candidats ont échoué à leur examen. Il dira par ailleurs que « nous n’avons observé aucune amélioration concernant le niveau des élèves ; toutefois, le taux de réussite enregistré au bac ne concorde pas avec le niveau des élèves », tout en ajoutant que « le bac de cette année a été conçu à l’ancien programme car la méthode de l’approche par compétence n’a pas été encore appliquée ».

De son côté, M Meziane Meriane, coordinateur national du syndicat national des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest) a fait savoir que « ce n’est pas encore le temps pour dire que c’est grâce à la réforme que le taux de réussite est très important par rapport aux années précédentes; attendant encore un ou deux ans pour en juger, et ce en appliquant la méthode de l’approche par compétence ». En outre, la même source a indiqué qu’il y a un taux de perdition scolaire très élevé, en précisant qu’ « il faut sérieusement se pencher sur ce phénomène en lui trouvant des mécanismes pour l’absorber ».

La nouvelle réforme dans sa totalité, d’après lui, a ciblé les élèves moyens. « Les sujets du baccalauréat pour cette année ont été conçus spécialement pour les élèves qui ont un niveau moyen », a-t-il précisé.

Les enseignants ont, quant à eux, signalé que la réforme qui s’est imposée en Algérie, doit être préparée avec tous les acteurs concernés, à savoir : les enseignants, le ministère et les parents d’élèves, car c’est un projet de la société. « Nous ne voyons pas pour quelle raison, ils crient victoire alors que le taux de réussite au bac est moyen », nous ont-ils fait comprendre.

Lemya Ouchenir

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