La population prise en otage à Yattafen

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La commune de Yattafen ne risque pas de sortir du marasme qu’elle vit ou de connaître la signification du mot développement au vu de la situation dont laquelle elle se débat, de même qu’elle ne risque pas de connaître le dénouement, du moment que les élus de la population campent sur leur position et que nos décideurs semblent totalement ignorer l’intérêt des citoyens, à l’image de ces élus qui durant la campagne électorale promettaient “nous travaillerons pour l’intérêt de la population si nous somme élus”, mais dès que les élections sont passées et les résultats connus et validés, bye bye les promesses.

En attendant godo…

Après huit mois d’attente, la population semble complètement désintéressée du devenir de sa commune, comme elle ne comprend rien à ce qui se passe dans la gestion des affaires courantes de sa collectivité. La seule chose que les citoyens remarquent est que les entrepreneurs ne rôdent plus dans la commune. Pour ceux qui sont au “parfum” de la gestion, il est très clair que ces entrepreneurs n’ont rien à gratter parce qu’il n’ y a pas de projet à réaliser vu que le maire n’a pas d’Assemblée pour délibérer. Et pour reprendre les propos d’un citoyen. “Je ne vois vraiment pas l’utilité du maire et de son colistier dans la mairie, puisque ce sont les seuls qui se présentent au siège de l’APC, pour lire le courrier qui ne leur sert à rien du moment qu’ils ne peuvent prendre aucune décision”, complétera ce même citoyen. Quant au reste des membres au nombre de cinq, chacun vaque à ces occupations personnelles et attend la décision de la wilaya ou du Conseil des ministres.

Pour illustrer cette “attente” des élus de la population de la commune de Yattafen, des voix parlent de temps à autres de la dissolution de l’APC dans un futur proche, d’autres voix auraient déjà pressentis les noms de la composante de la future délégation exécutive provisoire, dont la durée de vie ne dépasserait pas cette fois-ci les 45 jours, juste le temps d’organiser les élections partielles.

Mais il est rare qu’un militant ou même un élu, fasse la réflexion mais dans tout cela où va notre commune. La commune est dans une situation tellement critique que même durant les derniers mois, elle n’avait même pas de quoi acheter les produits de nettoyage pour les écoles, nous dira le directeur d’une des écoles primaires de la commune (et qu’on ne nous reproche pas d’avoir rapporté les dires des citoyens sous couvert de l’anonymat), mais on ne peut aller contre leur volonté, car si un élu demande l’anonymat (pour rester en bons termes avec tout le monde), les responsables de l’APC nous regardent du coin de l’œil et vont jusqu’à voir nos proches pour leur demander de nous convaincre (nous correspondants ) de ne pas parler de la commune et particulièrement de la mairie, sinon nous risquons d’avoir affaire à la justice et peut-être même à ce ou ces responsables.

2,3 millions de DA pour le PCD…

Par ailleurs, ces derniers jours, il nous a été rapporté de la bouche de certains employés de la commune “il est fort probable que nous ne serons pas payés le mois prochain, vu que la situation est bloquée et qu’il n’ y a pas d’Assemblée pour budgétiser les subventions allouées à la commune ou encore répartir la péréquation, et encore moins approuver le compte administratif, ou autre budget communal.” Concernant les subventions allouées à la commune, selon les renseignements en notre possession, une cagnotte de près de 23 millions de dinars auraient été allouée à la commune pour les PCD (Projets communaux de développement ), quant à l’enveloppe du PPDRI elle avoisinerait les 40 millions de dinars. La non-exploitation de ces sommes ne fait que causer un retard dans le développement de la commune, et si durant les 18 mois de la gestion précédente de l’actuel maire, c’est la 1re commune qui avait consommé toutes les subventions des PCD (Projets communaux de développement) selon les dires du chef de daïra lors de l’installation en décembre dernier de l’actuel maire et assemblée, cette fois-ci ce sera la dernière, et ceci ira à l’encontre de la population. Et si la situation persiste ce seraient près de 120 millions de dinars qui dormiront selon des sources proches de la daïra de Beni Yenni.

… Et 40 millions de DA pour le PPDRI

Ainsi la commune de Yattafen vit dans l’inertie, “nos élus refusant de siéger avec l’actuel maire sont bien au chaud ou à l’air climatisé dans leurs emplois respectifs, le maire lui-même percevant son salaire, la voiture à son service, nous, les citoyens nous nous rongeons les ongles et notre commune ne fait que s’enfoncer dans le sous-développement qu’elle vit d’ailleurs depuis longtemps. Il serait temps que ces élus se secouent, car nous ne savons presque rien de ce qui se passe dans la commune et des raisons réelles du blocage”, dira Farid “nous les citoyens, nous méritons pire que ça car nous ne bougeons pas, sinon qu’est-ce qui nous retient d’occuper la mairie et de faire sortir ces soi-disant élus pour lesquels nous nous sommes battus et avons votés pour qu’ils viennent bloquer le développement de notre commune”, nous dira Karim.

Pour Djamal “c’est le courage qui nous manque, nous nous foutons en réalité de ce qui se passe chez nous, nous ne sommes bons qu’à critiquer, tout ce qui arrive à notre commune n’est que ce que nous avons semé, et la devise qui se dit ne s’applique pas seulement à l’Algérie mais aussi à notre commune, nous avons des responsables à notre image.” Ce désintéressement de la population se voit aussi quant le débat est engagé par certains militants des différents partis élus, où chacun rejette la responsabilité sur l’autre pour enfin se mettre d’accord sur la seule chose “c’est le pouvoir qui veut ce blocage en se taisant” conclura chacun des élus ou militants en débat, mais la conclusion de tout cela n’est autre que celle avancée par Djaffar. “Allez messieurs les élus secouez-vous un petit peu et dites haut ce que la majorité pense bas, pensez un peu à votre commune et à tout le retard que vous lui causez par votre entêtement et ayez le courage de démissionner si vous ne pouvez pas vous entendre.”

Mhanna B.

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