Les propriétaires comptent saisir Bouteflika

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Lors de l’installation du wali de Bouira, le mois dernier, Zerhouni avait réaffirmé que les conditions n’étaient toujours pas réunies pour que les armes en question soient restituées à leurs propriétaires, mais ces derniers ne s’expliquent pas ‘’la discrimination’’ dont ils se disent victimes. Selon Bouaziz, octogénaire de Takerboust, il s’agit effectivement d’une discrimination : ‘’ Comment se fait- il que sur les 12 000 fusils de chasse confisqués entre 1993 et 1994, plus de 4 000 armes ont été restituées à leurs propriétaires ces dernières années ?

Ce qui fait que les 8 000 agriculteurs et anciens moudjahids que nous sommes, restons dépossédés de notre bien. Est-ce là la seule récompense que nous méritons ? « , déplore cet ancien maquisard. Pourtant, aux quatre coins de la wilaya de Bouira, les propriétaires des fusils de chasse ne comptent pas rester les bras croisés en attendant le dénouement de la situation.

En effet, d’après les dires de leurs délégués, la prochaine venue du président de la République à Bouira sera l’occasion pour eux de transmettre leurs doléances au premier magistrat du pays et par là même, ils espèrent récupérer leurs armes pour défendre leurs terres des invasions de bêtes sauvages tels les sangliers qui font des ravages dans les vergers.  » Nous comptons sur la compréhension du président Bouteflika, notre compagnon d’armes, qui s’est battu à nos côtés durant la guerre de Libération nationale.

Lui sait combien nous restons attaché aux valeurs de notre pays et que nous avons combattu l’ennemi colonial justement contre l’injustice subie.

Aujourd’hui notre pays est souverain et nous sommes victimes d’une autre injustice. M. Bouteflika saura nous réhabiliter dans nos droits.  » affirme Ammi Moh de Haizer.

A M’Chedallah, le délégué de cette localité s’interroge sur le fait que le terrorisme soit le seul argument du ministre de l’Interieur :  » Pourquoi nous dire que les conditions ayant prévalues à l’époque où nos fusils de chasse ont été confisqués ne se sont pas améliorées d’un côté et que l’on restitue des fusils à quelques individus privilégiés en parallèle ?

Il me semble que ce n’est pas sérieux d’autant plus que des armureries sont ouvertes au chef-lieu de wilaya et dans d’autres localités. Non, je pense que nous sommes victimes d’une injustice flagrante qui ne dit pas son nom, c’est tout !  »

Le président de la République, qui est attendu dans les tout prochains jours dans la wilaya de Bouira demeure encore une fois le seul espoir pour les 8 000 fellahs qui se sentent lésés à outrance. En attendant la visite présidentielle, les vieux fellahs compte saisir le nouveau wali de Bouira pour une quelconque intervention en leur faveur.

B. H.

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