Pour ceux ayant subi de plein fouet les incidences du Printemps noir, voire des gendarmes patrouiller dans les villages est assimilés à un acte provocateur. Pour d’autres citoyens, l’insécurité se fait ressentir justement à cause de l’absence de ce corps.
A Takerboust, village situé à l’extrême est de la wilaya de Bouira, les hommes en vert n’interviennent plus depuis les évènements tragiques de 2001. Ainsi récemment, un septuagénaire originaire de Takerboust se serait rendu auprès de la gendarmerie de Chorfa pour déposer plainte contre X suite à un cambriolage dans sa demeure, selon les dires du vieil homme, les gendarmes ne se sont pas déplacés pour effectuer leur enquête. D’autres cambriolages et voies de faits ont été signalés dans le village mais les gendarmes ne s’y rendent plus. Pourtant, à Chorfa où est implantée cette même brigade de gendarmerie, les résultats du travail des hommes en vert est perceptible. D’après les dires de citoyens de cette commune, les gendarmes ont réussi à ‘’nettoyer’’ la commune des dealers et autres trafiquants de drogue qui s’adonnaient à la vente de stupéfiants. Une bonne initiative si l’ensemble des citoyens résidant autour du périmètre de cette brigade de gendarmerie pouvaient dire la même chose, mais ce n’est apparemment pas le cas. Dans d’autres localités de la daïra de M’chedallah, les gendarmes n’ont visiblement aucun problème pour assurer la sécurité des biens et des personnes, idem pour les forces de police qui sont stationnées au chef-lieu de daïra. A El Esnam, commune distante d’à peine une dizaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya, la gendarmerie sise dans cette ville a connu elle aussi une période houleuse pendant laquelle les éléments de la gendarmerie étaient littéralement cloîtrés dans leur brigade. Pourtant au fur et à mesure des négociations, entamées à l’époque entre les délégués des Archs et la Chefferie du gouvernement, la situation s’est améliorée au fil des mois. Dans les autres communes de la wilaya, étant donné qu’aucune brigade de gendarmerie n’avait été délocalisée suite aux événements du Printemps noir, le redéploiement initié par ce corps n’a pas eu lieu au niveau de la wilaya de Bouira. Lors d’un point de presse organisé dernièrement par le colonel de gendarmerie de la wilaya, il était question justement de doter toutes les communes de Bouira de brigades de gendarmerie pour atteindre un taux de couverture maximale équivalent à 100%, dans de courts délais. De même pour les éléments de la Sûreté nationale qui devaient s’installer dans différentes localités éloignées des chefs-lieux de daïras pour assurer leur mission. Si les investisseurs arguent le fait que la petite et moyenne délinquance enregistrée dans les différentes communes de la wilaya sont à l’origine de leurs réticences pour injecter de l’argent frais dans différents projets à même de faire vivre les populations, l’argument avancé est injustifié. Par contre, sur la situation Sécuritaire en général et même si une nette amélioration a été enregistrées ces dernières années à l’échelle nationale, les investisseurs potentiels se font toujours désirer. Les excès de prudence des industriels, justifiés ou pas, bloquent la situation économique de ces communes rurales dans tout le pays. L’essor de ces localités dépend d’une manière générale d’une sécurité totale qui doit être assurée par l’ensemble des services de l’ordre pour permettre aux citoyens de bénéficier d’une manne économique qui viendrait à point nommé.
Hafidh B.