Il est connu de tous que la formation professionnelle résorbe une grande partie de la déperdition scolaire et qu’à chaque fin d’année scolaire des dizaines, si ce n’est des centaines de jeunes sont orientés vers les CFPA, ceci pour acquérir une formation dans un quelconque métier qui puisse prémunir ces adolescents de ce fléau qui les guette, en l’occurrence le chômage. Dans ces régions qui ne possèdent strictement rien en matière d’emploi, donc d’entreprises et autres pour occuper un tant soit peu ces jeunes, le centre de formation est le plus indiqué pour continuer “ses études” en attendant de trouver mieux et plus. C’est aussi le seul créneau qui donne espoir pour ces adolescents éjectés de l’école pour “résultats insuffisants”, afin d’aspirer à un diplôme qui puisse leur permettre de peut être attendre une aide de l’Etat dans le cadre de l’ANSEJ. Seulement à force de voir l’Etat dans certains centres de formation professionnelle, il est à se demander que feront les stagiaires qui seront accueillis, ou encore si certains moyens ne sont pas donnés pour ces CFPA. Il est à se demander si ces CFPA ne sont en réalité que des “maisons de repos” pour les exclus de l’école. Et le cas le plus édifiant n’est autre que ce qui est advenu du centre de formation professionnelle de Béni Yenni. En effet, ce centre a fonctionné dans une ancienne école primaire avec trois sections informatique, comptabilité et coiffure, mais par manque de beaucoup de choses ce centre a fermé ses portes. Seulement, en 2000 un centre a été inscrit pour être réalisé en R+2 pour lequel une étude a été réalisée par CAREL et même une décision a été délivrée par les services concernés. Mais coup de théâtre, la première étude a été annulée pour être remplacée par une deuxième, pour un RDC.Ce changement n’a fait qu’étonner le premier responsable de la commune en l’occurrence le P/APC qui nous dira : “Nous souhaitons que les responsables engagent la première étude (R+2) et réévaluent l’estimation du projet car cette première étude prévoit un dortoir et une cantine, ceci pour les stagiaires qui viennent d’autres communes limitrophes et même d’ailleurs, où au moins qu’ils maintiennent la demi-pension”.Pour ce faire, le maire de Béni Yenni a saisi le ministre de la Formation professionnelle dans une correspondance où il est fait mention “de la grande difficulté rencontrée pour convaincre la population du choix porté sur l’ex-école du village Agouni Ahmed, ô combien évocatrice, puisque le site ne manque pas d’espace pour une structure appelée à accueillir grand monde par sa vocation pluridisciplinaire en matière de filières de formation attendues.” Par ailleurs, signalons que d’autres correspondances ont été adressées au directeur de la formation professionnelle, au wali, au chef de daÏra de Béni Yenni et au DLEP. De même qu’il est utile de signaler que le CFPA aura une capacité d’accueil de 150 places selon l’étude arrêtée par le bureau d’études CAREL, alors pourquoi ne pas réaliser le vœu de toute une jeunesse avide de se prendre en charge en arrachant ce savoir-faire sur lequel le chômage aura à perdurer, en construisant un centre de formation digne de ce nom.
M. A. B.
