« Kheiri » ou la relève égarée

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Ami de longue date de Boubekeur Makhoukh, Kheireddine Amroune fut un brillant élève de Boubekeur, à qui tous les espoirs d’une relève sûre ont été liés. Natif de Annaba le 13 août 1967, Kheireddine a eu une formation en art dramatique depuis 1982, à la Maison de jeunes de Annaba et à l’association culturelle Numidia jusqu’en 1987. Depuis, l’itinéraire de sa vie est tracé par le théâtre. Après cette brève formation, il se dirigea vers l’école d’arts dramatiques de l’Institut national des arts dramatiques de Bordj El Kiffan (INAD). Il en sortira comme comédien confirmé avec la mention très bien. En 1991, dernière année de formation, il rejoint le TR de Annaba, deux ans après il s’installe à Béjaïa jusqu’en 2003, où il prend la présidence de la Coopérative du petit théâtre. Kheiri était un comédien assidu. Toujours aux côtés de Boubekeur Makhoukh qu’il considérait comme son père, ami et frère, il joua, en 1982, dans Sidi Jabeur, Le Loup et L’agneau et dans Les Charlatans et Les Médecins, Frida, spectacles de marionnettes…

Parmi les œuvres de Makhoukh qu’il a interprétées, on cite, Doumou Doumou, les Coulisses, Magic Show, Hafila Tassir, Zeynouba et le monologue Ana Bnadem. D’autres pièces et œuvres écrites par d’autres éminents dramaturges ont été interprétées par Kheireddine Amroune, comme Les Vacances de l’apprenti de Benamar Bakhti, Chouf l’aâdjeb de Amar Mohcen… La grandeur artistique de ce comédien l’a vu participer à de nombreuses manifestations théâtrales à l’échelle nationale et internationale. En 1988, il participait au Festival maghrébin du théâtre à Béja en Tunisie et en 1995 à la semaine algérienne en Libye et au Festival international du théâtre de Carthage. En Algérie, il participait à toute manifestation dédiée au quatrième art, notamment avec les œuvres de Boubekeur Makhoukh comme Hafila Tassir et Zeynouba. A signaler aussi que Kheireddine était présent lors des trois dernières éditions des journées théâtrales Boubekeur-Makhoukh à Tifilkout, où il revenait même après la manifestation. Il mourut en 2005 à Béjaia d’une crise cardiaque qui l’a ravi au monde de l’art avant qu’il ne donne tout ce qu’il avait à donner à l’art. Cette année, le village de son ami Boubekeur honore sa mémoire aussi, avec la même considération et la même peine de perdre un ami, un artiste, un Tifilkoutien de cœur.

M. Mouloudj

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