Le théâtre professionnel était au menu

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La pièce est écrite et mise en scène par M. Fetmouche. Elle relate l’histoire d’un médecin et d’un fossoyeur, qui, dépourvus de scrupules, exploitent les corps des morts, les profanant pour vendre leurs organes. Une jeune fille, blessée à l’épaule n’a pas trouvé mieux que de monter une histoire d’amour avec Si Menad avec lesuqle elle avait tissé une histoire d’amour. A la recherche d’un médecin pour soigner son épaule blessée, elle atterrit chez le médecin, Si Ahcene. Il la reçoit chez lui, mais force lui est de constater qu’elle est blessée et qu’elle a besoin de lui, il lui propose donc de travailler avec eux. Les appels viennent de partout, les commandes aussi. Avec un décor de professionnels, la soirée était trop courte pour les milliers de présents. Il suffit que le comédien arrive sur scène pour que la communion s’installe. En presque deux heures de temps, les comédiens du TRB avaient opposé à la « sauvagerie des vendeurs d’organes » rire et joie. Entre chair fraîche de bébé et d’adultes, les wouhouch n’ont même pas épargné les morts. « Puisqu’ils n’ont rien fait dans leurs vies, ils leur reste cette occasion de vendre leurs organes au grand bonheur de leurs familles », s’exclamait le médecin. Au fil des minutes, le public s’imprégnait de la réalité artistique de la troupe, pour cette dernière, le moment restera inoubliable. Un public dont tous les comédiens ont salué la sagesse, la grandeur et la compréhension. Après la représentation professionnelle de Béjaïa, place à l’animation et à la poésie. Tinhinan Atmane a émerveillé les présents avec un poème dédié à sa sœur décédée d’un cancer de sang. Taoues Nait Sid a offert au public un autre poème sur les aléas de la vie et le pouvoir des pécules. Kamel Bouakaz, qui était présent avant-hier soir à Tifilkout s’est contenté d’un bref passage sur scène. Beaucoup de présents considéraient son geste comme une manière de fausser compagnie aux organisateurs, mais il a néanmoins promis de revenir le mois de carême pour un spectacle. De son côté, Merzouk du groupe Debza a repris un ancien monologue, L’accusé, qu’il a interprété en kabyle. Ensuite, c’était au tour de Titif de déclamer quelques poèmes comme cadeaux au public, avant que Merzouk n’interprète des chansons de Debza, comme Bni Ksourek, l’Ecole, Wach rah sayar. Merzouk était accompagné par un groupe de musiciens du village.

Clôture hier soir du festival

Le baisser de rideau sur les journées théâtrales s’est fait hier soir. Au menu des représentation, l’association Tafat, organisatrice de l’événement a assuré la clôture avec deux représentations. La troupe pour enfants jouera Tafunest Igujilen, la troupe d’adultes avec la pièce de Muhend U Yahia, L’Kar At U Meqran. Ces deux pièces d’hier soir constituent la relève de Boubekeur Makhoukh, qui a su ancrer la culture théâtrale au village. Ses anciens élèves n’ont pas failli à leur tâche. Après s’être constitué une relève sûre Boubekeur, aujourd’hui, passe le relais aux autres. Vers le début d’après-midi, un carnaval assuré par un groupe d’Idabalen a défilé dans les ruelles du village. Les comédiens invités à cette quatrième édition, vêtus de leurs déguisements dansaient dans les ruelles de Tifilkout. La clôture d’hier était en apothéose. Boubekeur Makhoukh et Keireddine Amroune ont fait de Tifilkout le carrefour de l’art. En une semaine de temps, le village s’est voué au quatrième art. Un créneau mobilisateur et porteur. Au fin fond du Djurdjura est née une tradition artistique majeure, une tradition théâtrale qui donnera une vie éternelle au dramaturge et inscrira son village en lettres d’or.

Mohamed Mouloudj

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