Le secteur de l’artisanat des métiers traditionnels retrouve une dymanique de relance en cet été, grâce notamment à l’organisation des Fêtes de la poterie à Maâtkas et du bijou traditionnel à Ath Yanni. Cependant, force est de constater que l’artisanat s’est confiné dans une logique de “l’ancienneté” qui l’a rendu prisonnier des méthodes et autres techniques de fabrication qui ne riment plus avec le modernisme. C’est d’ailleurs l’avis de quelques scientifiques qui fouinent dans les profondeurs du secteur pour le replacer dans les segments de la création et de la diversification. C’est dans ce sens que l’association culturelle “Tiliwa” n’Ath Hichem, compte organiser un séminaire dans le cadre des préparatifs de la 9e édition de la Fête du tapis qui se déroulera du 7 au 14 août courant. Le séminaire traitera non seulement du rôle de l’artisanat dans la préservation et la promotion de notre patrimoine culturel et civilisationnel mais aussi en tant que générateur de richesses et d’emplois. Le comité d’organisation lance à cet effet, un appel, à la communication, afin d’enrichir le débat et pourquoi pas s’inscrire dans des alternatives à même de servir de solutions aux diverses difficultés dont souffre le secteur de l’artisanat “pour peu que les autorités publiques soient à l’écoute”. Un secteur pourvoyeur d’emploi, surtout en ces temps où l’artisanat traditionnel peut facilement contribuer à endiguer relativement le chômage, compte tenu du faible niveau des investissements en Kabylie. “Concrètement, le séminaire aura à aborder la problématique suivante : que faut-il faire pour l’activité artisanale constamment marginalisée par les pouvoirs publics, devenue un instrument efficace dans la sauvegarde et la création des postes d’emplois ?” soulignent les initiateurs du séminaire. L’illustration parfaite de la désillusion, qui frappe de plein fouet l’artisanat est le cas des femmes tisseuses d’Aït Hichem et l’art du tissage menacé d’une extinction certaine “Le tissage du tapis” activité exclusivement féminine d’une richesse historique inestimable, est également un moyen de subsistance économique, il a fonctionné depuis longtemps comme espace “auto-emploi”, notent les membres de l’Association “Tiliwa”. Cependant, ces travailleurs subissent des contraintes déplorables “les prix exorbitants de la matière première, la difficulté de commercialisation du tapis comme produit fini et enfin la non prise en charge socio-économique de ces femmes tisseuses”. Entre autres contraintes qui sont d’ailleurs l’une des motivations pour la tenue du séminaire, ces initiateurs s’interrogent dans cet ordre d’idées, sur l’existence d’un cadre de législation de travail ou statut réglementaire à octroyer à ces femmes comme “travailleuses autonomes”, existe-t-il un dispositif juridique destiné à la Protection sociale comme les cotisations pour la retraite, les prestations d’assurance maladie, de maternité, d’accidents de travail et de maladies professionnelles ? telles sont entre autres, les questions sur lesquelles se pencheront les participants au séminaire d’Aït Hichem. Il faut noter enfin que ce village dispose, selon les organisateurs de la 9e édition de la Fête du tapis, de deux infrastructures étatiques “inopérantes”, la Maison du tapis annexé au ministère de la Culture et l’école du tissage qui dépend du ministère de la Formation professionnelle. “Toute stratégie gouvernementale visant à la résorption du chômage et le développement économique et qui ne tient pas en compte l’activité féminine et la revalorisation de l’habilité, est vouée à l’échec”, concluent les rédacteurs de l’appel à communication.
A. Z.