“Nous n’allons pas seulement récompenser les uns et les autres et offrir une collation. Nous avons voulu par ce geste casser un tabou. Maintenant, nous sommes convaincus que la femme peut aussi venir et participer à nos activités”, nous a déclaré jeudi dernier M. Mohamed Chihaoui, président de l’association Taneflit N’tmazight. Effectivement, notre interlocuteur a raison : c’est la première fois que la gent féminine est présente à un tel rendez-vous. La salle de la maison de jeunes Mansouri Arezki était trop exiguë pour recevoir tout le monde. Il y avait des garçons, des filles, des femmes âgées, des parents, des représentants du mouvement associatif et la présence du maire. Ce qu’il y a lieu aussi de souligner est que cette cérémonie n’est pas comme les autres car entre chaque remise de prix les adhérents de l’association présentent une activité. Ces “entre-entractes” ont permis de maintenir l’attention de l’assistance en dépit de la chaleur. En premier lieu, des prix ont été remis aux quatre élèves issus des CEM Harchaoui et Krim Rabah ayant obtenu les meilleures notes à l’épreuve de Tamazight au BEM. Un autre prix spécial a été décerné à Lounis Lydia avec une notre de 19,5/20 en Tamazight au BEM session 2007. Pour encourager les femmes de l’association Iqraa à persévérer, trois d’entre elles ont été aussi récompensées. Du côté des adhérents, on a noté la présentation de trois pièces théâtrales présentées avec brio par les jeunes acteurs, une chorale avec cinq chansons et un poème récité par une élève de l’association. Pour avoir remporté la première édition du concours intermaisons de jeunes et associations le deux juillet dernier à Tizi Ouzou, trente participants on eut droit à des cadeaux composés notamment d’une attestation et de livres traitant de Tamazight. Dans son allocution, M. Mohamed Chihaoui a tenu à remercier toutes les personnes qui ont honoré cette cérémonie, tous ceux qui ont contribué à la réussite de l’événement et bien sûr les encadreurs et les adhérents de l’association. “Avec peu de moyens, on peut réussir. Nous avons encore d’autres projets à l’avenir. Nous appelons tous ceux qui veulent contribuer pour l’épanouissement de cette jeunesse et de notre culture à se joindre à nous”, a-t-il souligné. Interrogé sur les moyens de l’association, il nous a répondu : “ils sont dérisoires. N’était le concours de certaines personnes que nous avons sollicitées, on n’aurait pas pu organiser cette cérémonie. Depuis 2001, on n’a pas eu de subvention. Heureusement, pour nous compenser ce manque l’APC nous a fourni du mobilier : une armoire, un bureau et trois chaises une fois, et installé un faux plafond une autre fois”. En attendant d’autres consécrations, M. Mohamed Chihaoui a appelé par ailleurs à adhérer à l’association et bien sûr la priorité est donnée au renouvellement du bureau, lequel se fera incessamment.
Amar Ouramdane