Djelbab, kamis…et tatouages

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Pantacourts, shorts pour les jeunes gens, fuseaux et minijupes pour les filles sont les effets vestimentaires qui côtoient les kamis, hidjab et autres djelbabs qui se trimballent à longueur de journée dans la ville de Bouira. Même si ces accoutrements, du moins pour les premiers cités, étaient jusque-là inacceptables dans les villages kabyles et encore moins dans les quartiers réputés extrémistes de Bouira, au fil des ans, ces tenues vestimentaires ont fini par être tolérés. D’ailleurs des boutiques ont ouvert leurs portes au quatre coins de la wilaya en proposant une riche panoplie d’effets vestimentaires mais bien sûr les minijupes ne sont pas proposées à la vente dans la même boutique que celle “réservée” au hidjab. Une aberration de plus qui fait la spécificité de Bouira. Même si deux sociétés se côtoient, impossible d’acheter un kamis dans une boutique qui vend des jeans et vice-versa. Depuis quelques temps également le piercing et le tatouage sont devenus des phénomènes de mode qui ont fait leur apparition à Bouira, et nombreux sont les jeunes que l’on peut croiser dans les artères du centre-ville arborant fièrement leurs particularités. Autrefois dans la région, les tatouages étaient un signe distinctif des bagnards, des prisonniers où des marins. Pour le piercing par contre, cette pratique est relativement nouvelle dans la mesure où les bijoux qui ornent lèvres, langues, nombrils etc… proviennent d’une société qui nous est étrangère et que l’on regarde via la parabole. Pourtant, aucun tatoueur n’exerce, du moins dans la légalité, au niveau de la ville de Bouira. De même qu’aucune personne n’a ouvert boutique pour la réalisation de piercings. Toutefois selon certains indiscrétions, ce sont des jeunes émigrés venant de France qui seraient à l’origine de ce phénomène de mode et qui pratiqueraient leur art à titre gracieux. Dans cette partie de la kabylie que représente la wilaya de Bouira, d’autres commerces fleurissent au grand bonheur de la population. Ce sont les vendeurs de robes kabyles, qui cette année encore, se sont illustrés par la présentation d’effets vestimentaires traditionnels. Gare Aomar qui jadis était une localité toute trouvée pour y acquérir les habits traditionnels, notamment les robes kabyles, se retrouvent dorénavant en concurrence avec de nombreuses autres communes. Des villes comme Ahl Leqsar, Ighrem où Raffour ont désormais aussi cette spécificité en arborant dans leurs commerces tout le long de la route des tenues vestimentaires purement kabyles. Un commerce qui s’est fait plus que rare ces dernières années, vu les traditions importées entre Dubaï et Beverly Hills.

Hafidh B.

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