Où sont passés les partis ?

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Même le double attentat kamikaze, le 20 août dernier qui a endeuillé la ville de Bouira, n’aura pas fait sortir de leur mutisme les partis politiques à l’échelle locale. FLN, RND, FFS, RCD, HAMAS « Où sont-ils passés ? » Telle est la question que se pose le commun des Bouiris depuis la disparition sur le terrain de tous les beaux parleurs qui promettaient monts et merveilles aux citoyens, et ce à la veille des élections municipales et de wilaya en novembre 2007. Dans les hameaux et les bourgs de la wilaya de Bouira, aucun signe de ces partisans qui prêchaient la bonne parole. Aucune trace non plus de ces discours politiciens déclamés à l’époque dans les villes et autres grandes agglomérations. Un peu comme si ces politiciens étaient devenus aphones du jour au lendemain. Certes les médias ont rapporté les différents épisodes des universités d’été de ces partis qui  » travaillaient  » d’arrache pied au bord de la Grande Bleue. D’autres élus du peuple font également de grands discours via la presse écrite pour s’insurger contre la politique actuelle du gouvernement en s’exprimant pour la énième fois d’un ton laconique sur la confiscation des fusils de chasse. Comme si la préoccupation première des citoyens était la restitution des armes à feu, ces élus s’arrangent pour ne souffler mot sur la rentrée sociale, ni sur le pouvoir d’achat plus qu’érodé et encore moins sur les plans d’urgence à développer dans les communes rurales. A cette léthargie estivale qui a touché les principaux partis politique fortement ancrés dans la région, vient de se greffer le mois de Ramadhan. Un mois de miséricorde ponctué d’actions sociales de la DAS au profit de plus de 22 000 familles dans le besoin. Sur ce volet également l’absence des représentants des partis politiques est flagrante. Eux qui, à quelques heures des échéances électorales de novembre dernier, faisaient serment devant les citoyens, d’œuvrer de manière à ce que les inégalités sociales disparaissent. Au niveau de la kasma du FLN de Bouira, que nous avons tenté de joindre par téléphone, le fax qui s’est déclenché ne nous en apprendra pas plus sur les projets immédiats du parti historique. Pour le plus vieux parti de l’opposition, à savoir le FFS, personne pour répondre au téléphone. Une absence qui en dit long sur la participation de ce parti qui compte « participer d’une manière ou d’une autre » à l’échéance présidentielle de 2009. Il ne fallait néanmoins pas s’attendre à de longs discours lorsqu’on sait qu’aucune déclaration n’avait filtré au lendemain du double attentat kamikaze qui avait fait 12 morts et 45 blessés. On se souvient, la journée du 20 août dernier sur les lieux des attentats, de la présence du Wali de Bouira, du président de l’APW, et de la députée indépendante qui avaient tenu à exprimer leur soutien aux familles des victimes. La société civile, la vraie, celle qui ne gravite pas autour de partis, s’était aussi exprimée sur ces actes terroristes et avait dénoncé la barbarie des islamistes intégristes. Il en est de même des organisations telles l’UGCAA et le SNAPAP de Bouira qui avaient dénoncé le terrorisme intégriste en rendant publiques des déclarations tout en s’inclinant à la mémoire des victimes.

La rentrée scolaire qui s’effectuera dans les prochains jours verra-t-elle les structures partisanes sortir de leurs léthargies collectives pour dénoncer l’inflation touchant les fournitures scolaires ?

Pas sûr, peut-être alors faudra-t-il attendre l’Aïd el Fitr pour entendre les Saha Aidkoum hypocritement formulés, à moins que seule l’échéance présidentielle de 2009 soit le centre d’intérêt collectif des partis politiques. D’ici là, le citoyen que le politique intéresse toujours se contentera des comptes-rendus publiés par la presse pour avoir vent des activités partisanes. Si toutefois des activités sont programmées.

Hafidh B.

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