Les restaurants du pauvre

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Les portes des restaurants s’ouvrent une heure avant l’ftour pour servir les repas à ceux qui y viennent chaque soir pour se partager la chorba, le bourak et le reste, une opération qui durera tout le mois de Ramadan. Le mois de Ramadhan est le mois de la solidarité et celui où l’on découvre l’ampleur de la pauvreté et le nombre croissant des familles nécessiteuses. A ce propos plusieurs restaurants ont décidé d’ouvrir leurs portes et préparer des repas pour les distribuer à ces familles.

Il se trouve tout près de la zone industrielle de Cheraga un espace dont le propriétaire a permis à un groupe de jeunes de s’en servir comme restaurant, il a permis ainsi à plus de 120 personnes d’y diner chaque soir de ramadhan et ce depuis trois année. Cela a été rendu possible grâce à la volonté d’un groupe de jeunes et de mères de famille qui ont choisi de cuisiner pour ces gens chaque jour depuis maintenant cinq jours. Ils reçoivent jusqu’à 180 personnes, parmi elles des familles qui n’ont pas de quoi préparer un repas «ils viennent une heure avant le maghreb pour prendre leur repas quotidien, c’est des familles dont on connait très bien la situation précaire et pour cela on a voulu les aider à bénéficier d’ un repas équilibré en ce mois sacré». Cet espace permet aussi d’avoir un repas chaud aux gens qui travaillent dans cette zone industrielle et qui habitent loin de chez eux comme M. 32 ans père de 3 filles, il est originaire de Chlef, il travaille dans les matériaux de construction «le propriétaire de cet établissement nous laisse passer la nuit ici mais comme on est en plein mois de ramadhan je n’ai pas où manger le soir je viens donc dans ce foyer, tout ce que je gagne je l’envoie à ma famille et puis ici on mange proprement. Chorba, bourak, salade variée, du pain plat de résistance différent chaque jour, de la limonade. Du café pour les habitués et du thé avec de la zlabya et du kalb louz, c’est ce que propose ce foyer

Un jeune étudiant, qui participe à ce bénévolat, nous a déclaré que parfois des gens que nous ne connaissons pas viennent nous aider en donnant soit de l’argent pour l’achat des denrées soit des paniers de pains, d’autres nous ramènent des plats préparés pour cette occasion, tout le monde participe avec ses propres moyens. Pas loin de ce foyer, un restaurant exerce ce bénévolat de ramadan en collaboration avec le comité de mosquée de Cheraga, il possède les listes des familles nécessiteuses et collectet de l’argent pour le remettre ensuite au gérant du restaurant afin de lui permettre de faire les courses nécessaires pour préparer le repas quotidien du ramadhan. Un restaurant qui compte une dizaine de tables, pour ce mois sacré il a même aménagé son propre salon pour permettre aux gens de venir bénéficier d’un repas, il prépare aussi des plats pour 37 familles nécessiteuses qui viennent emporter leur repas une heure avant, 300 da est le prix de revient du repas pour ces familles. D’après le gérant une personne vient le voir en lui remettant une somme d’argent et lui demande de préparer des repas et les distribuer, en plus de cela il y a ceux qui participent avec des fruits ou d’autres desserts, la boulangerie du coin lui offre plus de 6 paniers chaque jour ; en visite dans ce restaurant j’ai eu le plaisir de visiter leur cuisine même en plein cuisson du repas du jour l’hygiène y était irrépprochable. Le repas revient à 350 DA, sans compter la limonade qui est offerte par la maison, le menu que propose ce restaurant est : chorba, bourak, du riz avec steak en deuxième plat (chaque jour différent) salade variée, un fruit au dessert en plus de la boisson les gens qui y viennent généralement manger les soirs du ramadhan sont celles qui travaillent sur Alger et qui ne trouvent pas où manger le soir, en plus le restaurant leur permet de prendre du café ou du thé après le ftour Cette année et pour cause d’hygiène, les autorités locales ont interdit de préparer et de distribuer les repas de Ramadhan dans la mosquée de Cheraga, cette décision a permis au restaurant du coin d’ouvrir ses portes et faire un geste d’humanité.

Nous aimerions bien que ce genre de bénévolat ne se limite pas uniquement au Ramadan parce que les familles nécessiteuses souffrent durant toute l’année, ce qui serait bien, c’est que l’on puisse ouvrir des foyers pour permettre à tout le monde de manger sainement et à sa faim le reste de l’année.

R. H.

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