Les étals de certains commerçants semblent étrangement vides et d’autres ne contiennent en majorité que des denrées défraîchies. L’effervescence qui s’est emparée des citoyens à la veille et aux premiers jours de ce mois de ramadhan semble céder le pas à une accalmée relative et une modernisation dans l’acquisition des produits alimentaires. Exceptés les viandes dont les prix restent plafonnés à 600 DA et à 290 DA respectivement pour les blanches et les rouges, les prix des autres produits ont tous chuté. La courgette s’est vendue à 35 DA contre 70 DA la semaine passée, le poivron comme la tomate est passé de 80 DA à 35-45 DA. La salade a été cédée à raison de 70 DA le kilo alors qu’elle a atteint 100 DA. Les prix des fruits sont aussi affectés par cette tendance ; toutefois, ceux de bonnes qualités se vendent encore chers: le raisin est proposé à des prix variant entre 50 DA à 110 DA et la poire de 20 DA à 60 DA. Dans l’ensemble tous les articles des fruits et des légumes proposés ont perdu en moyenne entre 20 et 35 DA le kilo. Amer, un ouvrier du secteur du bâtiment et travaux publics, que nous avons abordé au sujet de ces prix, nous dira : “Tout ce que j’achète perd toute sa saveur dès que je mets la main à la poche pour le payer. Les coûts sont exorbitants. Il est normal que les prix baissent car les ménages doivent résoudre une complexe équation pour parvenir à faire face à toutes les dépenses indispensables”. Et de poursuivre : “Entre satisfaire notre gourmandise et assurer le nécessaire à nos enfants lors de la rentrée scolaire, nous avons choisi de priver nos estomacs. Tant pis pour les commerçants”. Mais chez Da Meziane, un marchand de fruit et légumes, c’est tout un autre son cloche qu’on entend. Pour lui “cette baisse est consécutive à l’abondance de l’offre.” Il soutient mordicus que : “L’attitude des consomateurs reste la même et la baisse des prix est due d’une part, à la multiplication de nombre de commerçants et d’autre part, à la chute des cours au niveau des grands marchés de gros.” Le plus regrettable dans ce marché c’est les piètres conditions d’hygiène dans lesquelles des denrées alimentaires sont exposées. Juste à l’entrée de ce lieu public, du poisson est jeté à même le sol. Il dégage, à la faveur de la chaleur et de l’humidité qui gênèrent une décomposition rapide des matières organiques, une puanteur que tout visiteur hume dès son entrée dans ce marché. Le service d’hygiène fera mieux de voir un peu de ce côté de la ville notamment les jours du marché.
Sadi Bachir