L’Accord d’association avec l’UE remis en question par les experts

Partager

La croissance économique dont le taux enregistré est de 5,2% faisant suite au taux de 6,8% de l’exercice 2003 du fait que l’indice d’activité enregistre une montée en cadence appréciable des processus économiques porte une volonté réelle d’ouverture et de rattrapage des déficits enregistrés dans plusieurs domaines. « Une conjoncture économique marquée par l’euphorie », commentent les experts du Cnes, pour qui, la panorama de l’économie nationale reste cependant paradoxal entre une aisance financière sans précédent avec en plus une quantité importante de ressources oisives et « une indigence des instruments de programmation, une panne de projets bancables et une pauvreté frappante sur le plan entreprenarial ». Le problème qui se pose aujourd’hui, selon les analystes, est le manque flagrant de cohérence du système économique et des appuis sur lesquels il repose à la fois « au niveau des incitations, des remembrements, des articulations, des phasages, des parités, etc. » En revanche, il est attendu du nouveau pacte économique et social et du plan de consolidation de la croissance annoncés récemment une opportunité d’accélérer les réformes économiques, de rattrapper les retards sociaux ainsi que de donner à l’économie nationale de meilleures capacités de régénérescence.

Une croissance tirée essentiellement par le BTPLa croissance économique de 5,2% a été essentiellement tirée par le BTP et les services avec des taux respectifs de 8% et de 7,7%. Plus significative, note le rapport, est la croissance hors hydrocarbures et hors agriculture qui atteint durant cette même période un niveau remarquable de 6,8%. Le secteur des services, en pleine expansion avec +5,2% en moyenne annuelle sur la période 2001-2003. Pour le Cnes, la branche des télécommunications constitue l’un des rares segments d’activité où les réformes économiques engagées ont été concluantes. Dans d’autres secteurs, la croissance n’étant pas au même niveau que celle du BTP, se veut appréciable. La croissance agricole est évaluée à 3,1% en valeur ajoutée et la 6,4% en termes de production brute.Pour ce qui est des hydrocarbures, le maintien d’un niveau élevé des cours du brut a permis à l’Algérie d’accroître remarquablement ses réserves de change qui ont atteint un montant de 43,1 milliards de dollars à la fin 2004, l’équivalent de 28 mois d’importations. Elles étaient de 32,9 milliards de dollars à fin décembre 2003 « Ce qui réduit de plus en plus la vulnérabilité de l’économie nationale aux chocs externes », souligne le texte.

La facture d’importation alimentaire s’alourditPendant des années, les importations de produits alimentaires ne fait qu’augmenter. Les céréales, les semoules, la farine et le lait sont les produits les plus importés. A elles seules, la facture d’importation de ces produits de base est de l’ordre de 2,1 milliards de dollars, soit l’équivalent de 62% des importations globales. Selon les experts, le groupe des biens de consommation alimentaires continue à représenter une proportion appréciable dans la structure des importations avec un montant de 3,6 milliards de dollars, soit un accroissement de près de 20% en un an. Les analystes révèlent dans ce texte que même si les ménages ont pris confiance dans les capacités de l’économie nationale à générer des revenus, il n’en demeure pas moins que l’incidence de la dépense publique accompagnée d’une reprise de la croissance au niveau des importations devient plus importante. « Ce qui est inquiétant c’est que la contrepartie économique des revenus distribués semble de plus en plus fléchir et que la prestation des services extérieure devient de plus en plus pesante. (..) L’économie nationale consomme des services sans être capable d’en produire et les prolongements des activités productives au niveau des prestations de services sont faibles »

L’ importation des médicaments en hausse de 30%La facture d’importation des médicaments et produits vétérinaires est à fin décembre 2004 de la somme de 968 millions de dollars, soit une hausse de 30,3% par rapport à 2003. Pour ces produits, la facture a doublé depuis 1999 à 2004. Le marché national dépend de 80% des importations. Pour les experts, la tendance évolutive des importations de marchandises et l’élargissement du déficit des services « remet au-devant de la scène la question de compétitivité externe de l’économie nationale avec comme perspective sous-jacente l’adhésion de l’Algérie à l’OMC et la mise en œuvre de l’Accord d’association avec l’UE.

Sabrina Bouras

Partager