Quatre Marocains interpellés puis relâchés hier

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Marraki Mohamed, Adghirni Ahmed, Raha Rachid et Bouchtari Abdellah, quatre marocains venus à Tizi-Ouzou dans le cadre de la préparation du 5e Congrès mondial amazigh, ont été arrêtés hier au niveau de la villes des Genêts, plus exactement à la salle Médiathèque où ils animaient un point de presse. Il était près de midi lorsque des policiers en civil firent irruption dans la salle. Gentiment l’un d’eux vraisemblablement leur supérieur demanda aux Marocains de bien vouloir désigner quelqu’un parmi eux afin de s’entretenir avec les policiers. C’est Mohamed Marraki qui a été désigné pour répondre aux policiers, alors que Rachid Raha continuait de répondre, lui, aux questions des journalistes, après s’être absenté quelques instants, Merraki revient dans la salle. “Ils m’ont dit qu’en tant que Marocains, on n’avait pas le droit d’organiser de conférence sur le sol algérien,” lance ce dernier en s’adressant à la foule compacte composée, bien entendu, de journalistes de la presse locale mais aussi des animateurs du mouvement culturel de la région de Tizi-ouzou et des membre du CMA. La conférence fut interrompue. “Vous pouvez continuer votre réunion…” dira un des policiers en civil à l’adresse des membres du CMA de Tizi-Ouzou. Les quatre Marocains étaient priés quant à eux de suivre les policiers au commissariat central de la ville “Nous irons tous au commissariat,” s’exclame une voix qui s’est élevée au milieu du calme. C’est ce que d’ailleurs, les Marocains ont été conduits vers ce commissariat et une procession de personnes s’en est suivie, une procession dans laquelle on pouvait reconnaître Malika Matoub qui a suivi la conférence et à laquelle a été ensuite joint Belaïd Abrika, la figure emblématique du mouvement des Aârch.

Ce dernier a d’ailleurs accompagné les marocains dans les bureaux du commissariat, ainsi Mme Moussaoui Ferroudja qui est membre du comité de préparation du 5e Congrès amazigh. Abrika et Moussaoui étaient les seuls à être autorisés à entrer dans l’institution policière.

Les autres n’avaient le choix que d’attendre dehors, il faut dire que l’attente fut longue sous un soleil de plomb. “Ils vont être relâchés…” estimait-on. Les nouvelles ne tardent pas à parvenir de l’intérieur du commissariat. Une heure s’est écoulée avant que les interpellés soient effectivement relâchés vers 14h.” Ce fut un interrogatoire de routine sans plus. vous pouvez retourner pour continuer votre travail dans la médiathèque,” lança devant le portail du commissariat le sieur Abrika. Il est à signaler que selon nos informations recueillies hier, que les marocains ont eu la visite des policiers déjà la veille dans leur hôtel Amraoua, ainsi queleur passeport, nous a-t-il appris. Des documents qui leur ont été remis lors de l’interrogatoire. Questionnés à leur sortie du commissariat les quatre marocains parlent, en effet, d’un malentendu. “Ils ont pensé que nous avons animé cette conférence à notre propre initiative,” nous dit Rachid Raha. “Nous avons expliqué que les Marocains étaient nos invités,” explique pour sa part Mme Moussaoui Ferroudja qui est membre du CMA Algérie.

M. O. B

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