Bouira dans l’expectative

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Le triptyque – Ramadhan, rentrée scolaire, Aïd n’a, pour ainsi dire, pas laissé de répit au Bouiri notamment celui dont la bourse suffit à peine à assurer la croûte du jour. Et quand bien même son pouvoir d’achat serait revu à la hausse, il n’en demeure pas moins qu’il lui est difficile d’être sur les trois fronts en même temps. La rentrée scolaire, a elle seule, lui a coûté les yeux de la tête. Un petit cartable de rien du tout lui a été cédé à pas moins de 500 dinars. Son contenu tourne autour de 800 dinars. Et le coup de grâce lui a été asséné par le livre scolaire, une moyenne de 1 000 dinars pour l’ensemble des matières, pendant ce temps la maïda de Ramadhan demeure exigeante jusqu’à la dernière minute et jusqu’au superflu dont on ne se rendra compte qu’après le f’tour. C’est dire que logiquement il ne reste pas grand-chose pour la fête de l’Aïd et son corollaire l’habit flambant neuf. Ceci est d’autant vraisemblable que les prix affichés dans les vitrines donnent le tournis à la bourse la plus solide. Comment pouvait-il en être autrement lorsqu’une robe de rien du tout pour une fillette à peine sortie du berceau est cédée à pas moins de 700 dinars. Qu’en est-il de la totale pour un ado déterminé à frimer ? Pas moins de 6 000 dinars avec de larges arrangements en plus. C’est dire que c’est carrément mission impossible pour un père de trois enfants. Que dire alors de ce père qui doit répondre à l’attente de cinq, voire dix, membres de sa famille ?

Il est vrai que dans le sillage de la rentrée scolaire, les bambins ont eu droit d’une manière ou d’une autre à leur costume flambant neuf. Et normalement ces mêmes habits seront reconduits pour aller à la rencontre de l’Aïd. Mais c’est sans compter avec l’entêtement de ces gamins qui finissent généralement par avoir le dernier mot. Et ce ne sera pas fini pour autant avec l’Aïd. Le boucher est un autre commerce incontournable où le père de famille est obligé de faire un tour pour s’approvisionner en prévision du  » imensi n l3id  » qu’il partagera avec les beaux-parents venus, telle que la tradition l’exige, souhaiter bon Aïd à leur fille. Ce toujours pas fini, puisque la tradition veut que la fête soit agrémentée de gâteaux qui supposent une petite fortune. Ce n’est toujours pas fini : le père de famille doit calmer son gamin décidé à ne pas le lâcher qu’une fois il aura son jouet dans la main. Un jouet qui non seulement coûte une petite fortune mais ne répond généralement pas aux normes exigées et, du coup, représente un risque sur la santé de l’enfant. L’enfant aura son habit neuf, son jouet, ses gâteaux… Par quel miracle ? L’endettement sans aucun doute.

T. Ould Amar

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