Boulimie et grandes dépenses à Béjaïa

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En ces derniers jours du mois de Ramadhan, la boulimie des achats ne s’est pas encore estompée. Au contraire, elle reprend plutôt de plus belle. Si, durant plus de 20 jours, les citoyens ont acheté des denrées alimentaires, ils ne paraissent pas décidés à s’arrêter. Malgré les dépenses représentant trois ou quatre fois leur salaire. Les marchands de fruits et légumes, de viandes, sucreries et autres diverses boissons, ne semblent par avoir atteint leur objectif en matière de bénéfice, puisqu’ils continuent de profiter au maximum de cette manne ramadanèsque qui fait que le citoyen achète à tort et à travers des choses sans s’enquérir du prix et qu’il ne touchera même pas une fois à table, et se contentera de la seule “chorba” et d’une tasse de café. En ce mois d’”envie” certains font fortune alors que d’autres se font “plûmer”. Si les nantis ne ressentent aucunement l’effet des dépenses, il y en a, et ils sont fort nombreux à se demander comment ils vont bien pouvoir faire face aux dépenses. Les pauvres smicards ont déjà engagé jusqu’au dernier centime, certains ont déjà emprunté et hypothéqué leur prochains salaires et ceci rien que pour la “bouffe”. Maintenant, ils doivent encore faire face aux dépenses de l’Aïd qui pointe déjà du nez. En effet, en cette occasion, les citoyens sont obligés d’acheter les ingrédients pour la confection des gâteaux que leurs douces moitiés réclament à cor et a cri, sans paraître se soucier outre mesure des difficultés financières de leur maris. Ces derniers se croient dans l’obligation de faire comme les autres afin que “les enfants ne se retrouvent pas défavorisés par rapport aux voisins” et afin que “madame puisse prouver ses talents culinaires en faisant goûter ses gâteaux aux voisines.” Il faut compter pas moins de 8 000 DA rien que pour les gâteaux, sans oublier une moyenne de 20 000 DA déjà dépensé en fournitures scolaires. En additionnant, tout cela, nous nous retrouvons avec une dépense moyenne en ce seul mois de Ramadhan variant entre 40 000 et 60 000 DA pour des ménages moyens de 5 à 6 personnes. Le casse-tête que rencontrent les pères de familles est de savoir d’où ils vont pouvoir ramener cette somme eux qui ne touchent pour la plupart pas plus de 15 000 DA, quand ce n’est pas les 3 000 DA mensuel du filet social. Mais à la fin chacun y trouve son compte, même à coups d’emprunts étranglants, de travail sans répit. Enfin c’est le mois de Ramadhan, l’Aïd avec leurs obligations culinaires ou autres, ancrées dans nos traditions que personne ne peut changer même si tous se lamentent sur la vie chère et reconnaissent que toute ses dépenses sont inconsidérées et insensées. Bonne Fête de l’Aïd, à la prochaine folie.

B. R.

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