Largement suivie a été la grève qu’ont observée, durant ce week-end, les bouchers des communes d’Aokas, Tichy et Souk El Tenine.
Cette première action qui en entraînera d’autres, selon l’un des grévistes, dans le cas de la non satisfaction de leurs revendications, a été déclenchée suite à la fermeture de l’abattoir communal de Souk El Tenine dont le bail de location et d’exploitation est arrivée à échéance et de la non ouverture de celui d’Aokas qu’ils attendaient avec impatience, d’autant plus que cette commune aurait été destinataire d’une autorisation d’exploitation provisoire délivrée par la wilaya pour une durée de 3 mois. Il semblerait que le maire refuserait d’ouvrir pour un trimestre seulement et qu’il demande une autorisation d’une année au minimum pour permettre aux bouchers de travailler en attendant la réalisation du nouvel abattoir intercommunal dont le choix de terrain a été fait juste à la frontière entre les communes d’Aokas et de Tichy.
En l’absence d’abattoirs dans les environs immédiats, les bouchers de ces trois communes doivent se déplacer à Kherrata ou à Béjaïa pour y faire égorger leurs bêtes, perdant ainsi un temps précieux et encourant des verbalisations en effectuant le transport, au retour, des carcasses sur des camions et camionnettes non frigorifiques.
“Si aucune suite n’est réservée à nos doléances, nous allons certainement fermer la RN 9 avec du bétail. L’abattoir d’Aokas doit être ouvert même pour 3 mois et aux responsables communaux de taper sur la table par la suite pour une prorogation. Enfin il faut reconnaître que notre APC est gérée par des retraités donc il ne faut pas s’attendre à du punch de leur part.
A moins que ce ne soit une stratégie de leur part pour satisfaire le quartier pour lequel ils avaient promis, durant la campagne électorale, de refuser l’ouverture de l’abattoir communal d’Aokas !” a tenu à souligner avec énervement un boucher d’Aokas. Durant ces deux journées de grève, il y a eu quelques bouchers qui avaient tenté, le jeudi, de travailler au marché hebdomadaire mais il ont été renvoyés par les plus tenaces d’entre eux et le vendredi matin, pour éviter que les bouchers ambulants venant de Bouandas, Amoucha et Sétif ne les remplacent, les bouchers d’Aokas avaient brûlé leurs billots qu’ils laissaient habituellement au niveau de leurs étals du marché hebdomadaire. Ces journées de grève suivies, majoritairement, par la vingtaine de bouchers que comptent ces trois communes, ont perturbé la clientèle qui s’approvisionne, plus ou moins, en viande durant le mois de Ramadhan car en dehors de ce mois sacré, elle évite ces lieux devenus inabordables.
A. Gana