“Nous devons construire le mouvement culturel avec la société civile, les associations et les artistes”

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La Dépêche de Kabylie : Cela fait une année que vous êtes installé à la tête de la Maison de la culture de Béjaïa et vous avez eu le mérite de lui rendre sa vocation.

Ahmed Aici : Effectivement. Cela fait une année de travail sans interruption et sans congé. J’ai trouvé un établissement “déraillé”.

Actuellement, nous avons lancé un travail de réflexion et d’action à court, moyen et long termes.

Cela touchera les activités de la Maison de la culture et l’équipement des ateliers, et même le recrutement du personnel.

Bien entendu, nous allons continuer à travailler avec la société civile et le mouvement associatif.

Justement, à propos de partenariat, nous avons remarqué que, durant toute l’année, vous n’avez pas cessé d’organiser des activités avec le mouvement associatif.

Tout à fait. C’était notre objectif initial car nous croyons que le travail culturel ne peut se construire sans le mouvement associatif. De plus, même les artistes “éparpillés dans la nature” peuvent se rapprocher de nous.

Je l’ai déjà dit et je le répète aujourd’hui : La Maison de la culture est ouverte à tout le monde. Nous mettons à leur disposition les moyens et les espaces.

Même l’aspect intérieur de cet établissement a été refait. D’ailleurs, une petite salle de spectacles a été réalisée.

J’ai commencé par cela. En arrivant ici, j’ai pensé qu’il fallait refaire les espaces culturels intérieurs. Quant à l’aspect extérieur, il sera également refait et là, j’ai eu l’accord des autorités, c’est acquis. Heureusement d’ailleurs, car, franchement, actuellement cet établissement ne ressemble pas du tout à une Maison de la culture et cela n’honore pas Béjaïa. Sinon, nous avons réalisé une petite salle de spectacles qui abritera tout travail intellectuel et de recherche, un petit salon de rencontres pour des communications et une salle de danse qui répond aux normes internationales. Tout cela sans oublier les activités habituelles telles que la musique, le théâtre, la peinture et le cercle des poètes. Toutefois, nous avons fait des efforts considérables pour rendre vie à ces ateliers.

Il y a eu aussi les grandes manifestations culturelles…

Justement, nous voulons en faire des traditions annuelles. Je parle des rencontres nationales des artistes plasticiens avec leur association, le carrefour du livre avec les éditions Tira, les rencontres du théâtre pour enfants en collaboration avec le TRB. Toutes ces manifestations seront des traditions annuelles, vu la réussite des premières éditions qui ont eu lieu cette année. Nous avons même abrité les 6e Rencontres cinématographiques de Béjaïa organisées par l’association Project’Heurts. Et maintenant, nous préparons le premier concours national de caricatures, qui sera un hommage à Saïd Mekbel, et qui aura lieu les 24, 25 et 26 novembre 2008.

Béjaïa a eu aussi la chance de voir se produire, pour la première fois, l’orchestre symphonique et l’ensemble national de musique andalouse.

Oui, l’orchestre symphonique dirigé par Amine Kouider et l’ensemble national de musique andalouse dirigé par Rachid Guerbas. Mais, il y a eu aussi le lancement de l’activité cinématographique de façon permanente depuis que nous avons acquis des appareils de projection 35 mm. Pour cela, un programme annuel est tracé et même l’atelier audiovisuel est opérationnel.

L’évènement le plus attendu est incontestablement le Festival culturel local de la musique et de la chanson kabyles. Où en sont les préparatifs.

Nous sommes dans la troisième phase puisque les présélections sont achevées. Nous n’allons pas tarder à l’aspect médiatique puisqu’il y aura BRTV et probablement l’ENTV.

Donc, nous n’entendrons plus l’appellation “La maison de l’inculture”… Vous avez gagné votre pari.

Je l’espère en tout cas. D’ailleurs, vous l’avez certainement constaté, durant le mois de Ramadhan, il y a eu quotidiennement deux ou trois manifestations : la grande et la petite salle de spectacles et le hall d’expositions. Il y avait même des moments où l’on fermait carrément les portes puisque les places étaient toutes occupées. Donc, maintenant que le public bougiote est acquis, je pense à l’aspect extérieur de la Maison de la culture que nous aimerions plus esthétique et sécurisé.

Un dernier mot…

Je lance encore un appel à toute la société civile, au mouvement associatif et aux artistes afin qu’ils se rapprochent de nous.

Nous devons construire ensemble.

Propos recueillis par Tarik Amirouchen

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