Oued Amarigh a failli emporter une famille entière

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Oued Amarigh a débordé hier à l’aube suite aux importantes intempéries enregistrées à l’est du pays dans les régions limitrophes. La défluviation a failli emporter sur sa trajectoire une famille, surprise dans son sommeil au moment des faits. Fort heureusement le bruit assourdissant causé par les eaux en furie a dû alerter et réveiller la famille qui n’a dû son salut qu’à un retrait exécuté inextremis alors que leur masure commençait à prendre de l’eau de tous côtés. “Dans une panique indescriptible, commente le père de famille, nous avons réussi à fuir pour éviter le pire.” Sur les lieux submergés, avons-nous constaté, les traces du niveau de l’eau, qui a déferlé se situent à soixante centimètres de haut environ. La cour du gourbi était encore, au moment de notre passage, inondée même si les femmes s’étaient employées dans la matinée à évacuer une partie de l’eau qui envahi leur logis.

Plus loin, on a pu voir d’autres masures : Celles-là abandonnées et dégradées, car leurs propriétaires ont eu la chance de bénéficier en 2004 d’un logement social. Dans un garage situé à proximité du ghetto, qui n’a pu être démantelé en dépit de moult promesses alléchantes faites lors des campagnes de propagande électorale, un troupeau a été sauvé en catastrophe par son propriétaire, alerté lui aussi au bon moment. Celui-ci parle de moutons et de brebis épargnées des eaux boueuses et déferlantes par miracle. En tout cas, on n’en est pas à la première catastrophe. Plusieurs fois ces occupants ou d’autres ont eu à subir les malheurs des inondations. Plusieurs fois ils ont perdu leurs effets domestiques même s’ils ont à chaque fois échappé à la mort. Le père de famille fait une déposition à la Gendarmerie nationale du village. Faisant le lien avec les évènements secondaires aux terribles inondations qui ont secoué certaines régions du pays, il espère que l’état pourrait leur accorder une chance pour une éventuelle prise en charge, c’est-à-dire avoir droit au relogement ou à une indemnité de location pour pouvoir louer ailleurs. Le dossier de ce gourbi ne semble pas prêt de connaître son épilogue. En cause le problème des gens qui réoccupent le ghetto avoisinant l’oued reste plus posé que jamais. L’inaction de l’état et son mutisme face à cette situation de péril pourrait être fatale aux riverains, qui ont tout l’air de bénéficier d’un sursis pour… mourir. Qui est responsable de qui ? La question est posée. Et on n’a pas à chaque catastrophe à trouver la parade en avançant “la fatalité” comme argumentaire. Un jour peut-être il pourrait être question d’ouvrir une information judiciaire quand catastrophe il y a, pour définir les responsabilités et demander des comptes à ceux dont la responsabilité est engagée. Par ailleurs des voix se sont déjà élevées pour revendiquer des gabions afin que les berges du cours d’eau soient, un tant soit peu, protégées. Car jusque-là les défluviations ont causé d’incommensurables dégâts à une oliveraie avoisinante. Pire, avec le dégarnissage des alluvions imputé aux pillages de sable, les débordements promettent d’être plus dévastateurs que jamais, prudence, dans ce scénario il y a d’autres habitations qui se retrouveraient, par ricochet, sur la nouvelle trajectoire que pourrait prendre l’oued. Faut-il sous-estimer le péril qui pèse sur de nombreux riverains ?

Zoubir Zaïdi

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