La ferme EURL Amizour appartenant au GDSP était le théâtre, mercredi dernier d’une journée de protestation de son collectif de travailleurs qui réclament les salaires des mois d’août, septembre et octobre, restés impayés à ce jour. Les fermiers mécontents ont procédé dans leur action à la fermeture des bureaux de la direction, bloquant tout le fonctionnement administratif avec la confiscation des clés du véhicule du directeur gérant de cette ex-ferme pilote tout en épargnant les tâches inhérentes à l’entretien et à l’agriculture. Selon les employés contestataires, la revendication des salaires impayés, dont la solution est même urgente n’est en effet que la goutte qui a fait déborder le vase du moment que cet état de fait a découlé d’une situation “alarmante” de cette ferme en agonie depuis des années. D’un déficit financier d’une valeur de 3 milliards de centimes du genre fiscal et parafiscal aucun projet sur le plan culture n’a été mis en place, selon nos interlocuteurs qui s’interrogent par delà s’il n’y a pas une volonté délibérée de mettre en friche les 200 hectares fertiles au moment de la relance nationale de l’agriculture. Les employés impayés soulignent que la descente aux enfers de cette ferme considérée parmi les meilleures de la vallée de la Soummam a commencé suite à la décision d’interdiction de commercialiser leurs produits agricoles, une vente qui est d’ailleurs le seul gagne pain de ces fermiers aujourd’hui menacés. Cette décision est qualifiée de “simulacre” et a soulevé l’ire des employés de la ferme qui ont tiré la sonnette d’alarme par une requête adressée en 2005 au ministre de l’Agriculture et au ministère de tutelle en leur demandant de diligenter une commission d’enquête sur place pour prendre des décisions adéquates au bon fonctionnement de cette ferme à vocation céréalière et d’agrumes. Sans prendre au sérieux le cri d’alarme de ces techniciens agricoles, la situation s’es aggravée aujourd’hui à la ferme pilote et va jusqu’à toucher la situation sociale des pères de familles et hypothéquer les chances de relance d’une ferme mise à l’agonie. Au dernier moment, l’on apprend d’une source sûre que le gérant est autorisé par les employés à se rendre au siège de leur direction sise à Tadmait pour discuter de la situation qui prévaut au sein de cette ferme.
Nadir Touati
