Quatre personnes assassinées à Boghni

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Les victimes de cet attentat, trois militaires et un civil pris pour un policier, ont été achevées à l’arme blanche après avoir subi un interrogatoire. Elles ont été transportées au centre hospitalo-universitaire Nedir Mohamed de Tizi Ouzou.Mercredi soir, vers 18 h 30, un groupe armé composé de plusieurs dizaines de terroristes a dressé un faux barrage entre deux ponts, le premier celui du carrefour Draâ El Mizan-Boghni et le deuxième, celui de Tikentart Taberkant, entre deux barrages permanents des forces de l’ANP. Tous les automobilistes qui ont eu la malchance d’emprunter cette route, particulièrement fréquentée à la veille de chaque week-end, sont arrêtés par une partie des terroristes occupant la chaussée. Ces derniers étaient vêtus de tenues militaires de BMPJ et de la garde communale. Leurs comparses, postés sur le talus qui longe la route, étaient habillés en tenue Afghane et portaient des barbes. Jusqu’à 21h40, les terroristes ont immobilisé tous les véhicules en provenance de Tizi Ouzou, plus d’une centaine, sans doute pour éviter que l’un des rescapés ait le réflexe d’avertir les forces de sécurité. A chaque fois qu’un véhicule est arrêté, ses passagers sont passés à la fouille. Les terroristes ont extorqué de l’argent et pris les appareils portables, en restituant les puces à leurs possesseurs. En fouillant les citoyens, les éléments armés sont tombés sur les trois militaires appelés, dont deux venaient d’avoir la quille. Ces derniers ont été interrogés séparément avant d’être ligotés, puis égorgés dans la rivière située en contrebas. Les militaires tués sont originaires de Draâ El Mizan, Aïn Zaouia et Mechtras. Une quatrième victime, un policier, a été également exécuté avec le même procédé.Avec le blocage des véhicules qui passaient par cet endroit des faux barrage, une file s’est constituée sur un tronçon de 2 km. Un seul coup de feu a été tiré durant toute la durée de l’action terroriste. Ce n’est qu’à 21h40 que les passagers, habitant dans leur majorité dans la daïra de Boghni (39 km de Tizi Ouzou), ont pu rejoindre leur domicile, après avoir été libérés.Quant aux terroristes, ils ont “réquisitionné” deux camions à benne, un fourgon et une 404 bâchée, avec leurs conducteurs auxquels ils ont demandé de les conduire au village Kentidja. C’est à partir de cette bourgade que les terroristes ont regagné le maquis de Boumhani, à pied, en libérant les chauffeurs avec leur véhicule. Rappelons que cette action intervient quinze jours après celle d’Azeffoun où des bombes artisanales avaient explosé au passage d’un convoi de la BMPJ.

Aomar Mohellebi

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