Les Chaouis de Oum EL Bouaghi à Bouira

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Les Bouiris y découvrent ainsi le tapis H’rakti, une œuvre d’art très appréciée par les amateurs, un habit traditionnel qui, à beaucoup d’égards, rappelle la robe kabyle, des plats et autres gâteaux du terroir préparés par une dame qui en parle comme un livre d’histoire. La cuisinière nous invitera à goûter à un gâteau qui ressemble un peu à de la “temmina’’, avant de souligner que la gâteau en question est préparé, généralement pour marquer un événement exceptionnel ou encore pour le faire goûter à une personne que l’on aime beaucoup. A côté de ces empreintes d’une culture plusieurs fois millénaires, sont aussi exposés des tableaux d’artistes peintres de la région de Oum El Bouaghi. Pour une grande partie, ces tableaux mettent en exergue le quotidien de la femme et de l’homme chaouis de la profonde Oum El Bouaghi. Oum El Bouaghi la “moderne’’ n’est pas oubliée des exposants, puisque le visiteur y découvrira aussi à travers la présentation des infrastructures de la ville une dynamique urbaine à vous faire oubliéerle tapis H’rakti. La musique, moderne et folklorique, est une autre dimension artistique que les chaouis ont tenu à faire, connaître aux Bouiris. Pour ce faire la troupe T’yur El âlya, groupe de gsasba et de danseurs, ont égayé l’esplanade de la maison de la culture. Une esplanade tout de suite prise d’assaut par des citoyens agréablement surpris par une touche de joie et, qui plus est, agrémentée par une journée ensoleillée. À noter que la délégation chaouie composée d’une cinquantaine de personnes et conduite par Omar Nouri, directeur de la maison de la culture de Oum El Bouaghi, n’est pas confinée dans les seuls couloirs de la maison de la culture de Bouira : elle sera aussi l’hôte de quelques chefs-lieux de dairas de Bouira, notamment M’chedellah, Lakhdaria et Ain Bessem Macamados et Itran, deux autres groupes, ont quant à eux présenter la facette moderne de la chanson chaouie. A ce propos, “Yemma Kahina’’ de Sabri sera tout de suite adoptée par un public qui de la chanson chaouie ne connaît que les prestations télévisuelles de Katchou. Ce public se surprendra même à essayer de segmenter le texte de “Yemma Kahina’’ et de voir à quel point il est proche du kabyle, l’autre variante amazighe.

Côté planches, l’Association Yasmine s’est jointe à la délégation de Oum El Bouaghi pour présenter à travers quelques communes de Bouira, notamment à Lakhdaria et à M’chedellah, “L’immigré’’ (un monologue) et super star (un duo).

A propos du théâtre et interrogé sur la place du chaoui (la langue) sur les planches, Adlane Achour (acteur) nous expliquera que la variante amazighe n’est pas présente dans le théâtre pour la simple raison qu’il y a pénurie d’auteurs.

De toutes les façons, même véhiculée par d’autres canaux, la culture chaouie est là et a été découverte par un public pour qui le mot chaoui renvoie systématiquement à “militaire’’.

Et c’est en ce sens que pareille expérience est bénéfique, puisqu’elle lève le voile sur une dynamique culturelle dissimulée par des caricatures à l’emporte-pièce. Chose avec laquelle est d’accord le président de la délégation qui soulignera aussi qu’au-delà de “se faire connaître entre Algériens’’, ces semaines culturelles leurs permettent aussi de connaître les hommes de la culture et les responsables du secteur dans différentes régions du pays.

T.O.A

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