Ingratitude fraternelle

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(1re partie)

«Amachahou rebbi ats iselhou Ats ighzif anechth ousarou» (Ecoutez, que je vous conte une histoire, Dieu fasse qu’elle soit belle, longue et se déroule comme un long fil).Dans un hameau entouré d’une forêt très dense vivait une petite famille, dont le père était un fervent chasseur.Un jour, en allant à la chasse, il avait réussi à capturer vivante une magnifique perdrix.La ramenant à la maison, il l’enferma lui-même dans un “Ak’oufi” (silo) et recommanda à sa femme et à sa fille de ne jamais l’ouvrir, sous aucun prétexte. Si jamais la perdrix venait à disparaître, il tuerait le fauteur.Après cette recommandation, il s’en allait chasser.La fille intriguée par la recommandation de son père, pria sa mère de lui faire voir la perdrix.Craignant son mari, la femme refusa catégoriquement.Quelques instants plus tard la mère s’en alla cherche de l’eau à la source.Restée seule à la maison, la fille, poussée par une grande curiosité, passa outre les recommandations de son père.Elle souleva le couvercle de “I’ak’oufi”, la perdrix voyant le jour ne demanda pas son reste.Elle s’échappa à tire d’ailes, en cacabant.Affolée, regrettant son geste, la fille se mit à pleurer à chaudes larmes. Revenant de la source, la mère voyant sa fille sangloter, lui demanda la raison.- “Qu’as-tu ma fille à te lamenter ainsi ?- Ô, mère, il est arrivé un grand malheur ! Pendant ton absence, poussée par la curiosité, j’ai voulu voir de plus près la perdrix, j’ai ouvert le couvercle de “l’ak’oufi”, et avant même de m’être rendue compte, la perdrix a pris son envol, et s’est enfuie à travers la porte ouverte.- Ah ! Malheureuse, tu nous a mises dans un drôle de pétrin.Tu connais bien ton père, il est coléreux et tient toujours parole, quand il reviendra de la chasse il nous tuera toutes les deux ! Avant qu’il ne soit trop tard, viens ma fille, quittons à jamais cette demeure !”Elles s’enfuirent à travers champs et forêts. Elles parcoururent des kilomètres à travers les broussailles épineuses, et les pierrailles acérées, qui achoppent sur leurs pieds nus ensanglantés. Leurs vêtements étaient en lambeaux, fourbues, mortes de peur, elles arrivèrent à la tombée de la nuit, dans une clairière.Ne pouvant continuer leur chemin, elles avisèrent un énorme chêne-liège, majestueux, qui trônait au milieu des arbres rabougris des environs. Les ténèbres étaient là ! Elles décidèrent de passer la nuit, juchées sur le gros chêne-liège.A grand peine, elle se hissèrent sur l’arbre ; prenant chacune une grosse branche, elles s’installèrent pour la nuit.Quand les ténèbres eurent recouvert de leur manteau toute la forêt, elles entendirent les pas d’un animal, qu’elles n’arrivèrent pas à distinguer. Arrivé au pied du chêne-liège, l’animal lança un formidable rugissement ; répercuté par l’écho, le cri se propagea dans toute la forêt.Les deux fugitives eurent la chair de poule, elles se cramponnèrent à leurs branches, en essayant de retenir leur respiration. Leurs cœurs battait la chamade c’était bel et bien un lion qui était à leurs pieds.Quelques instants après le rugissement, elles virent la forêt s’animer de toutes les espèces d’animaux.

Benrejdal Lounès (A suivre)

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