La fragilité des structures n’assure aucune “immunité’’ particulière

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Il rappelle, dans la foulée, la dépendance dangereuse du pays vis-à-vis du pétrole et les conséquences qui pourraient en découler. «Au cas où les prix chutent, on va se poser des questions concernant les ressources qui permettent à l’Algérie de poursuivre ses programmes d’investissement. C’est pour cela qu’il est recommandé aux autorités algériennes de se préparer à prendre des mesures préventives concernant les priorités dans les investissements publics et le soutien à la croissance», a-t-il affirmé. On comprend ici que ce sont tous les programmes et grands ouvrages conçus dans le cadre du Plan de soutien à la croissance économique (PSCE), le programme des Hauts-Plateaux et le programme Grand Sud qui sont menacés dans leur réalisation à moyen terme.

Auparavant, c’était le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui, tout en se montrant serein quant aux effets directs de la crise financière internationale sur l’Algérie, n’a pas manqué d’appeler à la vigilance en prônant plus que jamais la revivification de l’économie par la diversification des exportations. Il est temps, semble-t-il insinuer, d’aller vers les vraies réformes, de les mener par le moyen d’une politique nationale cohérente et concertée, au lieu d’avoir à les subir de l’extérieur par la pire des méthodes, celle qui n’agréerait ni aux populations ni aux intérêts stratégiques du pays. Il est vrai qu’au milieu du brouhaha accompagnant la crise financière mondiale, il est difficile de raison garder et la voie s’ouvre plutôt vers toutes sortes de supputations et de procès en sorcellerie.

Le recul ininterrompu de la monnaie américaine face à l’euro depuis ces deux dernières années, la banqueroute de prestigieux établissements financiers en Amérique et en Europe depuis le mois de septembre 2008 et la chute subséquente des places boursières à l’échelle de la planète ont ébranlé le système financier international au point que le contribuable américain, via l’approbation par le Congrès du Plan Paulson, est appelé à secourir un des piliers de l’ordre capitalistique mondial.

La première intervention du Trésor public US porte sur la mobilisation de 700 milliards de dollars et la tendance qui se dessine semble ne pas se limiter à ce premier jet. Georges Busch parle de consulter une nouvelle fois le Congrès pour recevoir l’aval d’acheter les dettes de certains autres établissements financiers. Le nouveau président américain, Barak Obama, abonde dans le même sens tout en considérant que le système mondial a plus besoin de réformes profondes que d’interventions publiques conjoncturelles qui ne règlent pas le problème fondamental. Certains analystes en économie ont vite rappelé les vertus d’“un socialisme spontané’’, c’est-à-dire sans socialistes ni idéologie de gauche. Réellement, pour sonder ce paradoxe, les choses sont bien moins simples et les pouvoirs publics beaucoup moins altruistes qu’on le dit. C’est toute la mécanique du système financier international et d’une mondialisation rampante qu’il faut “démonter’’ pour saisir la logique interventionniste du gouvernement américain et des autorités européennes tentées par le même type de réponse. Même si des nuances sont apportées ça et là- à l’exemple des attitudes françaises et allemandes exprimées à Colombey-les-Deux-Églises par Nicolas Sarkozy et Angéla Merkel lors du sommet du début du mois de novembre -, les réponses envisagées pour juguler la crise financière, ou à tout le moins pour en atténuer les effets sur la croissance, l’emploi et le niveau de vie des populations, s’inspirent toutes d’une intervention plus forte de l’Etat. «L’idée que les marchés ont toujours raison est une idée folle», dira le président français dans son discours de Toulon le 25 septembre dernier. Il s’agit, estime-t-il, de “refonder’’ le capitalisme. Ainsi, «l’Etat garantira la sécurité et la continuité du système bancaire et financier (…) Il interviendrait par des cautions, par des garanties, par des apports en capital ou par une modification de la réglementation bancaire». Pour reconstruire un système financier viable, il importe, comme le dira explicitement Sarkozy, de “moraliser’’ la capitalisme financier en priorité.

La réunion, samedi dernier, des ministres des Finances de la planète autour des institutions internationales comme le FMI et la BIRD a apporté son lot d’incertitudes en confirmant la tendance à la réduction des liquidités et à la baisse de la croissance à l’échelle mondiale.

Dans l’étape actuelle de l’interdépendance des économies des pays du monde, cette chute en cascade de “citadelles’’ financières en Amérique et en Europe entraînera imparablement dans son sillage, d’après les spécialistes en finances internationales, le recul des prix du pétrole, un phénomène qui commence à se manifester dangereusement pour les pays exportateurs et qui place le cours du baril au-dessous de 60 dollars malgré les dernières réductions de production décidées par l’OPEP, soit 1,5 million de 3 à retirer du marché. Une nouvelle réduction est déjà dans l’air selon des membres de l’Organisation.

Une fragilité qui se confirme de plus en plus

Des dizaines de produits ont fait l’objet de franchises douanières à partir de septembre 2005, date d’entrée en vigueur de l’Accord d’association avec l’Union européenne. Mais, les effets à moyen terme escomptés de ces entrées libres de marchandises de l’Union européenne sont le “réveil’’ des secteurs algériens touchés par une concurrence féroce et une mise à niveau susceptible de contrebalancer les effets pervers d’une ouverture somme toute dictée par une mondialisation irrésistible des économies. D’autres “secousses’’ sont aussi prévues dans le cas où notre pays accède à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Ce genre de difficultés n’a pas échappé aux décideurs algériens qui sont en train de négocier, au mieux des intérêts du pays, les étapes et les procédures inhérentes à cette accession dont on dit qu’elle va prendre du temps. De même, le Plan de soutien à la croissance économique doté de 150 milliards de dollars et initié par le président de la République porte en lui les objectifs d’améliorer les conditions de l’investissement privé par l’installation des projets structurants de l’économie à l’exemple de l’autoroute, de l’électrification, du chemin de fer, du développement des équipements publics et des soutiens aux secteurs en difficulté comme l’agriculture.

Plus florissant que jamais, le marché pétrolier assure des recettes exceptionnelles pour le pays. Après avoir franchi le seuil “psychologique’’ de 100 dollars le baril à la fin de l’année 2007, le prix du baril n’a fait que se conforter au point de caracoler à 140 dollars en juillet dernier. Ces chiffres ont donné de tournis même à nos décideurs. Mais, voilà. Depuis l’été dernier, deux événements sont venus “brouiller’’ cette lecture par trop triomphaliste d’une économie algérienne engoncée dans ses certitudes. D’abord le changement qui a lieu à la tête du gouvernement. En plaçant Ahmed Ouyahia à la tête de l’Exécutif, le président de la République semble vouloir apporter la réponse à une situation presque énigmatique de l’économie algérienne où se multiplient les paradoxes entre richesse potentielle ou virtuelle et pauvreté réelle, ainsi qu’entre la volonté politique de mener les réformes dans les secteurs sensibles de l’économie et de l’administration et les résistances légendaires des cercles d’intérêt, des coteries et de la “médiocratie’’.

Ouyahia n’a pas joué à la cachotterie en annonçant publiquement que, même si la loi de Finances était basée sur un prix-étalon du baril de pétrole de 19 dollars jusqu’à fin 2007 et de 37 dollars à partir de la LFC (loi de Finances complémentaire) de 2008, la réalité du budget algérien fait que le vrai prix du baril tel qu’il y est intégré dépasse 60 dollars. C’est pourquoi, il dit appréhender fortement la baisse du prix du baril de pétrole au-dessous de 70 dollars, ce qui remettrait en cause les projets d’investissements publics engagés par le gouvernement depuis 2005. A Dieu ne plaise, le recul du prix de l’or noir pourrait, dans un cas extrême concerne une partie des transferts sociaux décidés par les pouvoirs publics dans le cadre du soutien des prix de certains produits alimentaires et autres bonifications fiscales tendues vers l’encouragement de certains créneaux d’investissement.

Pour certains aspects de la crise financière internationale, le Premier ministre nous rassure en expliquant que l’Algérie avait raison de payer ses dettes par anticipation (depuis 2005), comme elle a bien agi en ne cédant pas à l’idée en vogue d’investir son argent dans des fonds souverains, idée défendue mordicus par certains cercles politico-médiatiques au début de l’année en cours. Il demeure évident que toutes ces “règles prudentielles’’ ne nous prémunissent pas ad vitam aeternam contre les répercussions de la crise mondiale, une crise que des analystes n’hésitent pas à comparer à celle de 1929. Cette dernière affecta les économie du monde entier et bouleversa les structures sociales et même les valeurs culturelles au point de contribuer à la montée en flèche du nazisme et du fascisme en Europe. L’Amérique s’en sortira difficilement avec un plan spécial appelé “New Deal’’ mis en place par le président Roosevelt.

Résistances, lenteurs et guerre des chiffres

Les griefs adressés, particulièrement depuis 2005, à l’Algérie par les organismes financiers internationaux dans le domaine de l’action économique sont relatifs à la lenteur dans le processus de privatisation, l’immobilisme des établissements bancaires au sein desquels des surliquidités inquiétantes ont été enregistrées (elles ont atteint à la dernière semaine de décembre 2007 le montant de 1 400 milliards DA) et certaines procédures bureaucratiques liées à la gestion du foncier industriel.

Les spécialistes des questions financières pensent que les derniers scandales qui ont éclaboussé certains établissements bancaires publics (détournements, crédits douteux,…) et d’autres établissements privés est la preuve que les règles administratives et managériales régissant ces institutions sont faussées à la base. Les règles prudentielles- qui ne doivent pas signifier réticence des banques à financer l’économie- doivent être accompagnées d’ingénierie financière et de procédures d’audits réguliers. Les prises de participation ou la privatisation partielle de certains établissements sont une partie de la solution pour leur mise à niveau. Mais, la remise en cause de la privatisation du CPA-processus engagé pourtant depuis 2005-, constitue assurément un handicap pour la crédibilité des autorités financières du pays, même si des voix semi-officielles parlent d’une relance de l’opération.

Certains indices de l’économie algérienne poussent à un optimisme qu’il convient de relativiser par le contexte de leur réalisation. Il en est ainsi des chiffres fluctuants, parfois insaisissables, de l’emploi, selon qu’ils sont présentés par le gouvernement, maniés par le CNES ou triturés par l’ONS. Actuellement, le taux de chômage serait réduit à environ 12% de la population active. Ould Abbès a, semble-t-il trop poussé son optimisme primesautier en parlant de 10% de chômage, chiffre que l’ONS s’est empressé de démentir. Quoi qu’il en soit, l’utilisateur de ce chiffre voudrait savoir si les emplois saisonniers crées par les chantiers du bâtiment, de l’agriculture, des TUP-HIMO, ainsi que les universitaires pré-emploi …sont comptabilisés dans ce pourcentage. Le taux d’inflation, quant à lui, a commencé à grimper les échelons à partir de 2007 et il se situe officiellement aujourd’hui à 4,2%, un taux que certains analystes mettent en cause- en suggérant qu’il est sous-évalué- au vu de l’inflation généralisée des produits alimentaires.

La rationalité économique malmenée

Les rentrées de devises issues de l’exportation des hydrocarbures n’ont jamais atteint le niveau qui est le leur aujourd’hui. La dette extérieure ne représente plus une charge pour l’économie du pays après les payements anticipés commencés en 2005. Les autorités ne dramatisent pas l’inflation bien qu’elle ne soit pas loin de 5 %. Mais, au lieu des 6 ou 7 % de croissance attendue pour l’ensemble de l’économie, le FMI n’escompte pas plus de 3%. Il faut dire, à ce propos, que la plus grande partie des investissements réalisés au cours de ces derniers mois et qui sont programmés pour les quatre prochaines années sont des investissements publics conçus dans le cadre du Plan de soutien à la croissance. Ils soutiendront la croissance dans la mesure où ils sont des projets structurants, susceptibles, à terme, d’attirer les véritables investissements via les entreprises industrielles, manufacturières, agroalimentaires, de prestations de services, etc.

En quoi ces chiffres secs et ces prévisions, qui relèvent pour l’instant presque du virtuel- d’autant plus que des facteurs de blocage, comme le système financier suranné et les lenteurs bureaucratiques, se mettent au travers des plus énergiques initiatives -, peuvent-ils influer sur la vie des citoyens ? L’ancien Premier ministre, Ahmed Benbitour, parle carrément du risque d’une explosion sociale. Même Farouk Ksentini, président de l’organisme chargé des droits de l’Homme, y va, dans son rapport présenté en mars dernier au président de la République, de ses griefs et de ses avertissements concernant la situation sociale des populations. En effet, à l’ombre d’un baril fort valorisé, le chômage, la faiblesse du pouvoir d’achat et la situation socioéconomique générale de la population ne poussent pas à l’optimisme. Beaucoup d’encre a coulé au sujet des augmentations des salaires des travailleurs. Après la signature du fameux Pacte social et économique en 2006, une première augmentation a suivi. Le SMIG est monté à 12 000 dinars. Entre-temps, hormis la Fonction publique financée sur le budget de l’État, les entreprises publiques et privées ont eu d’immenses difficultés à concrétiser la décision du gouvernement. Parfois, cela s’est fait au détriment de la santé financière de l’entreprise et même de l’emploi, sachant que des employeurs ont procédé à des compressions, à l’encouragement de la retraite anticipée et au recrutement très sélectif (évitant les pères de famille et augmentant le nombre de non-déclarés sociaux). Et voilà qu’une nouvelle augmentation prend effet à partir du printemps dernier. Le bon sens populaire avait déjà donné son verdict : «Les futures augmentation sont déjà éliminées et consommées par les augmentations des prix que l’on vit depuis la rentrée sociale 2007.» Pour ceux qui n’ont pas la mémoire courte, Bouteflika et Ouyahia ont, au début 2006, refusé d’augmenter les salaires “nominaux’’ qui ne serviraient qu’à alimenter l’inflation. Seuls la productivité et le marché du travail- que sont censés commander la formation et la compétence- pourront induire le rehaussement du pouvoir d’achat sans passer nécessairement par l’augmentation des salaires. La ‘’cuisine’’ politique du sérail a, quelques mois plus tard, porté à la Chefferie du gouvernement Abdelaziz Belkhadem, et ce qui devait arriver arriva : populisme et démagogie ont eu raison de la rationalité économique.

L’Algérie qui grouille, la rue qui fulmine

Le meilleur indice des dysfonctionnements de l’administration et de l’économie algérienne est sans doute le phénomène de l’émeute. Cette année, cette forme d’expression du malaise social a atteint. Partout où les autorités locales sont absentes ou débordées, partout où le clientélisme, l’injustice et le copinage sont des modes de gestion et partout où la corruption est élevée en vertu, des soulèvements populaires ont été constatés. Les autorités se sont retrouvées désarmées devant la furie d’une jeunesse qui ne demande qu’à vivre dignement, d’écoliers qui ne demandent que le transport scolaire, la cantine ou le chauffage, et de vendeurs à la sauvette qui ne réclament qu’un emploi pour se débarrasser d’un métier mis à l’index par l’administration mais qui est nourri par de gros bonnets de l’informel et du trabendo.

Pour les 3 000 DA accordés cette année par l’État aux parents d’élèves nécessiteux, des bousculades devant la mairie sont monnaie courante et des émeutes ont parfois éclaté. Des commerçants et des fonctionnaires aisés viennent parfois disputer cette obole à de véritables indigents.

Le phénomène de l’immigration clandestine ne laisse pas de donner les signes d’un pays qui s’essouffle sur le plan du bonheur collectif que ses potentialités sont censées prodiguer à la jeunesse. Ce qui était, il y a quelques années, de lointains “faits divers” africains ou de simples entrefilets de la presse suscitant la compassion des ONG humanitaires est en train de se banaliser – sous nos yeux hagards et impuissants – sur les côtes d’Algérie. Le nombre de jeunes fuyant la pays sur des embarcations de fortune et le nombre de naufragés rejetés par la mer ont fini par atteindre la sensibilité des pouvoirs publics au point qu’un séminaire leur a été consacré par le département ministériel d’Ould Abbas. Mais, aucune mesure concrète n’est à retenir de cette énième réunion si ce n’est cette inutile métaphore du ministre de la Solidarité “Les damnés de la mer.’’ Même l’islamisme- hormis les agitations politiciennes brandies par une “élite’’ située à la périphérie du pouvoir et/ou de la rente- ne constitue plus une alternative acceptable pour cette frange plongée dans une véritable déréliction humaine. Parallèlement, le phénomène du banditisme – parfois en jonction avec les réseaux terroristes – continue à plonger les populations dans la peur et la sinistrose (vol de voiture, faux “faux’’ barrages [succulent jargon algérien], attaque à main armée, hold-up, rapts d’enfants…).

Les Algériens ne comprennent pas ce qui leur arrive : l’État engrange des recettes phénoménales de pétrole et les réserves de change sont à un niveau historique. La frustration vient surtout du fait que les citoyens ne voient pas les résultats de la politique prônée par l’État en matière d’investissement et de création d’emplois.

Cela est d’autant moins tolérable que certains services sociaux continuent à enregistrer une régression inquiétante : accès aux services de santé et qualité des soins, adduction en eau potable, cadre de vie et hygiène de l’environnement, infrastructures de desserte, infrastructures et équipements scolaires,…

Les ornières de la dépendance

Dans les entreprises et les administrations, le dialogue social n’est pas toujours la règle. Le recours à la grève se trouve être la solution ultime sans qu’elle soit la plus efficace. Sur le terrain des luttes syndicales, les pouvoirs publics n’ont pas brillé dans la prise en charge du pluralisme des organisations syndicales au moment où l’UGTA a été “mise à nu’’ comme simple appendice du pouvoir politique, mieux, un pompier bien instruit dans l’extinction des feux sociaux. Les derniers mouvements des syndicats autonomes l’ont bien prouvé.

Qui pouvait, de plus, imaginer, qu’après tant de tâtonnements pendant l’année 2007, les portefeuilles des SGP (anciens holdings) puissent atterrir une nouvelle fois dans les maisons-mères, c’est-à-dire, chez les départements ministériels qui étaient, avant l’amorce des réformes, les tutelles des entreprises publiques concernées ? Le département de Temmar s’en trouve ou bien allégé d’un boulet qu’il traîne depuis quelques années ou bien, selon d’autres commentaires de presse, dépouillé de certaines de ses prérogatives supposées hypertrophiées.

En tous cas, face au désordre mondial qui, depuis la fin de l’été, a généré la chute d’empires financiers et conduit à la récession des actions sur la plupart des bourses du monde, le capital confiance entre banquiers et clients se trouve gravement rogné. Comme un château de cartes, et de proche en proche, les économies des pays industrialisés, des pays émergents, puis des pays pauvres se trouvent prises en otage par ce système financier hérité de l’après- Seconde guerre mondiale et des accords de Bretton Woods. Après avoir payé un lourd tribut dans la gestion de la dette extérieure contractée par des gouvernants mis sous pression de satisfaire, même démagogiquement, les besoins sociaux, les populations des anciens pays du Tiers-Monde risquent d’être encore la proie facile et privilégiée des dysfonctionnements du système capitaliste international. Des pays comme l’Algérie, disposant de ressources naturelles précieuses et de ressources humaine indispensables à leur gestion, n’ont d’autre voie pour assurer un minimum d’autonomie et d’“immunité’’ de leurs économies que de sortir des ornières de la dépendance générée par la mono-exportation énergétique.

Amar Naït Messaoud

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